À l'occasion du 50e anniversaire du Cégep de Sherbrooke, nous commémorons son histoire, son évolution, et partageons quelques anecdotes...
Maintenant reconnu et grandement récompensé pour ses créations, le réalisateur et scénariste sherbrookois, Anh Minh Truong, y a été une étape à la fois pour se tailler une place dans l'industrie cinématographique québécoise. Son passage au Cégep de Sherbrooke (2002), où il a complété des études en arts plastiques, a largement contribué à façonner l'artiste accompli qu'il est aujourd'hui.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce sont les cours de philosophie et de littérature qui constituent les meilleurs souvenirs de la formation collégiale du réalisateur. En plus de lui procurer un bagage intellectuel, ces cours lui ont permis de développer son sens critique et son ouverture sur le monde. « Ces cours m'ont appris à donner de la valeur et de la pertinence à mes créations, mais aussi à comprendre pourquoi je voulais faire ce métier », souligne-t-il.
Selon lui, les plus grandes compétences qu'il a acquises ne viennent donc pas forcément de sa formation artistique, mais plutôt de ces matières complémentaires qu'il considère comme essentielles : « Le talent, ce n'est pas tout. Ce n'est que la pointe de l'iceberg. Il ne faut négliger aucune matière, car chacune contribue à développer notre culture, notre intelligence, notre curiosité, toutes des qualités importantes chez un réalisateur », assure-t-il.
Au-delà de la formation, certains enseignants et certaines enseignantes ont également eu un apport significatif dans l'épanouissement du réalisateur. « Lorsque je croise certains enseignants, comme Michel Côté, on peut discuter pendant des heures, mentionne-t-il. Il a même joué dans une scène d'un film que j'ai réalisé lorsque j'étais à l'université », raconte-t-il.
Encore aujourd'hui, Anh Minh Truong croit que ses deux années passées au Cégep de Sherbrooke ont eu des répercussions positives sur son processus créatif : « Quand je crée, je sais qu'inconsciemment mes expériences de vietant scolaires que personnelles transparaissent dans mes réalisations. C'est inévitable. »
Certains prix qui ont marqué les esprits et propulsé sa carrière
Parmi les nombreux prix à son actif, certains sont à l'origine de grands tournants dans la carrière du réalisateur. On ne peut pas passer à côté de sa victoire à la compétition en ligne Silence on court/ONF à Cannes en 2005 avec son court-métrage Mon œil . « Un prix avec le nom Cannes, ça aide beaucoup, disons », souligne Truong. Ce prix lui a entre autres permis de percer le monde du vidéoclip à Montréal.
En 2007, il a été participant et finaliste à l'émission Fait ça court à Télé-Québec, une compétition entre cinéastes québécois. Ses films et sa signature épurée ont été très bien accueillis par le public et l'industrie, ce qui lui a permis de se tailler une place de choix dans le marché publicitaire à Montréal.
À cela s'ajoute plusieurs nominations dont trois aux Gémeaux et d'innombrables prix lors de compétitions et de festivals prestigieux. Aujourd'hui, lorsqu'on lui demande où il en est dans sa carrière, il répond sans hésitation qu'il se trouve « exactement où il a toujours voulu être », c'est-à-dire à la porte d'entrée du monde des longs métrages... cette même porte qu'empruntent les Xavier Dolan et Denys Arcand de ce monde !