Je suis
amateur d'information. J'en consomme pas mal. De source locale (comme le site
sur lequel vous êtes!) et de source nationale et internationale.
Et je
suis grand amateur de radio. Je considère qu'elle est une amie proche et
disponible. Pour moi, publique ou privée, elle est nécessaire. Et tellement
plus riche maintenant grâce au mode rattrapage proposé par les différentes
plateformes numériques.
Ainsi, il
m'arrive de marcher avec l'accompagnement sonore de « Moteur de
recherche », une émission au spectre large qui répond aux questions du
public en les soumettant à des experts en la matière.
Cette
semaine, une entrevue avec Benoît Arsenault, un chercheur de l'Université Laval.
Il parlait de l'ARN et de la pertinence des vaccins qui viennent influencer cet
ARN. (le lien de l'émission est au bas de cette chronique)
Une
forte surprise m'attendait dans ce reportage. En fait, deux! Et une frustration
qui a ressurgi tout aussi fortement!
Première
surprise : après la publication de la séquence souche du Coronavirus par
des chercheurs chinois, il n'a fallu que 42 jours avant qu'un vaccin soit créé!
Le reste du temps a été requis par les tests et la production.
Deuxième
surprise : les laboratoires d'un peu partout sur la planète ont travaillé
à partir d'une séquence précise, sans même avoir le virus en laboratoire.
J'imagine
que l'universalité du langage scientifique est une donnée essentielle dans le
processus.
Et tout
ça relève de la recherche fondamentale.
Recherche
fondamentale et appliquée... et frustration forte!
Le
chercheur nous dit que le délai de 42 jours est probablement un record. Mais il
est rendu possible par des décennies de recherches fondamentales sur l'ARN et
la façon d'interagir avec cet acide.
La
recherche appliquée, dans ma compréhension, c'est cette recherche dont le but
est imminent : quand on doit réduire la consommation d'essence des
voitures, on fait appel à des chercheurs qui identifieront des solutions à
court terme ou moyen terme, mais avec un objectif précis.
La recherche
fondamentale n'a pas de but très précis, ce qui la rend moins populaire. Mais
on lui doit des vaccins contre le Coronavirus, par exemple. Et le rayon laser
qui fait partie de notre quotidien, maintenant. Ce n'est que la pointe de
l'iceberg des exemples de retombées de la recherche fondamentale.
Ma
frustration est la suivante : Harper et son parti, en cours de mandat, ont
sabré de façon brutale dans les subsides accordés à la recherche scientifique
fondamentale. Pour eux, il est clair que si on ne peut exprimer des résultats
scientifiques en dollars, c'est qu'ils n'ont pas de valeur. Entre autres, les
recherches fondamentales concernant le climat ont été coupées de façon
drastique.
Au fond,
c'est comme l'idée du gouvernement Harper de faire un recensement simplifié. Le
recensement servait à identifier des problèmes sociaux, entre autres. Alors, si
on arrête d'identifier les problèmes, on n'a pas à s'en occuper, non? Pareil
pour le climat et l'environnement!
À
l'époque (pas si lointaine!), il avait tout abrié ça avec sa volonté d'assainir
les finances publiques.
Comme il
l'a fait en diminuant beaucoup le financement de Radio-Canada.
Je remets
ça à l'agenda parce qu'une période électorale fédérale est à prévoir. Quand je
colle mon oreille au sol, j'entends venir la cavalerie!
Et cette
fois, je chercherai des réponses précises à des questions précises. Entre
autres sur l'environnement, la recherche fondamentale et sur la radio/télé
publique.
Mais ce
sera difficile : dans les programmes électoraux, les intentions sont
savamment emballées dans un caramel sirupeux cuisiné par les spécialistes en
communication qui se fient sur le « rush » de sucre de ce caramel
pour endormir les gens après absorption.
Clin
d'œil de la semaine
« Couperez-vous
dans les subsides dédiés à la recherche fondamentale et dans l'enveloppe de
Radio-Canada ? »
« Je
serai sans équivoque dans ma réponse; la transparence est une valeur
fondamentale pour moi : notre intention, à ce jour, n'est pas d'aller dans
le sens général de ce que nous avons identifié comme un reproche par certaines
personnes. Et n'oubliez pas que le précédent gouvernement a dépensé de façon
irresponsable. Je ne peux pas être plus transparent, il me semble! »
Lien de l'entrevue avec
Benoît Arsenault : https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/moteur-de-recherche/episodes/518068/rattrapage-du-jeudi-11-mars-2021)