Sa famille et lui ont tout laissé derrière pour fuir la guerre en Syrie et se refaire une vie au Québec. Après quatre années d'apprentissage du français, de sacrifices, d'adaptation et d'implication, Amar Farkouh a su faire sa place au sein de la communauté sherbrookoise.
L'étudiant en science de la nature au CÉGEP de Sherbrooke s'est jeté à corps perdu dans les études pour parvenir au à atteindre son but premier : devenir médecin. Il a multiplié les expériences de bénévolat académique et d'engagement auprès de la communauté syrienne et des nouveaux arrivants. Du conseil municipal jeunesse de la ville, en passant par un projet de recherche CHUS-Fleurimont en médecine, et un autre avec le CÉGEP sur la pollution lumineuse, Amar Farkouh s'est mis en tête d'en apprendre le plus possible pour mieux comprendre les différentes organisations et vivre des expériences enrichissantes. Il a également participé au programme de leadership Bishop's forum, où il a contribué aux discussions pour améliorer le profil d'intégration des réfugiés au Canada, en témoignant de son expérience. Le jeune homme dit également s'intéresser au sort des communautés autochtones du pays.
Une de ses enseignante a remarqué les efforts déployés par Amar pour atteindre ses objectifs. Elle a parlé à son élève d'une bourse d'étude offerte aux étudiants canadiens qui ont su se démarquer. Cela représente pour lui l'opportunité de gagner une Bourse Loran d'une valeur de 100 000 $, répartie sur une période de quatre ans, pour des études de premier cycle au Canada. Ayant envoyé son dossier de candidature, Amar s'accrochait à l'espoir d'être l'un des appliquant ayant été retenus parmi les 5000 personnes à avoir rempli le très élaboré formulaire d'inscription. Il devait faire l'inventaire de toutes ses expériences communautaires et bénévoles, en plus de raconter son histoire personnelle, pour permettre au jury de sélection de dresser un portrait complet de sa candidature.
Comme c'est la réalité de bon nombre de familles de réfugiés, les moyens financiers sont souvent insuffisants pour offrir une formation universitaire; encore moins lorsqu'on parle d'études au doctorat.
Amar Farkouh a reçu une invitation pour la première partie du processus; une ‘'entrevue'' régionale parmi les 587 autres candidats retenus. Il a été sélectionné selon les critères de détermination, d'engagement communautaire et de potentiel de leadership. « C'était une expérience incroyable; c'était une journée où on passait 4 à 5 heures d'entrevue avec des intervieweurs et des juges, mais le reste du temps, on le passait avec les autres candidats à parler en groupe et à participer à des tables rondes. Chaque personne parlait de son expérience, de toutes sortes de sujets, et c'est ça qui semblait être le but de la journée; oui donner la bourse, mais aussi nous faire interagir avec les autres candidats », raconte Amar Farkhou.
L'étudiant se prépare maintenant à vivre la ronde finale puisqu‘il a été retenu pour passer l'entrevue nationale, parmi les 88 derniers candidats, qui se tiendra à Toronto les 31 janvier et 1er février. Après les entrevues nationales, la Fondation Boursiers Loran choisira jusqu'à 36 récipiendaires. La Bourse Loran inclut le mentorat, un financement des stages d'été, une expédition d'une semaine, des rencontres annuelles et autres rassemblements de boursiers. Si Amar n'est pas sélectionné, il demeure admissible à recevoir une bourse de finaliste de 5 000 $.
« Je ne me prépare pas trop; je considère ça comme un voyage. Je ne suis pas vraiment stressé pour les entrevues. Je suis déjà nommé comme finaliste de la Bourse Loran. Si je gagnais ce serait vraiment extraordinaire, mais j'ai surtout hâte de rencontrer d'autres jeunes de partout au Canada et de partager cette expérience avec eux », s'enthousiasme le jeune homme.
Nouvellement reçu comme citoyen canadien l'été dernier, Amar Farkouh regarde l'avenir avec une attitude positive et remplie d'espoir. Son intégration est exemplaire et avec son implication de tous les instants, l'avenir l'attend avec les bras grand ouverts.