Depuis minuit une, le 20 janvier, les quatorze employés
municipaux du village étendu de Weedon, comprenant St-Gérard et Fontainebleau,
sont en grève illimitée. À l'unanimité, les 9 cols bleus et 5 cols blancs ont
voté en faveur pour ce moyen de pression pour signifier à la municipalité que
leurs revendications, ils y tenaient. Ils ont été « confrontés à des
blocages importants à la table de négociation pour renouveler leur convention collective »,
a mentionné Claude Lacroix, président du Syndicat des travailleuses et
travailleurs (STT) local, affilié à la CSN, en conférence de presse. De son
côté, Richard Tanguay, maire du village, mentionne que les deux parties étaient
près d'une entente, mais qu'au retour à la table des négociations, le syndicat
est revenu avec 7 nouvelles demandes, ce qui n'a pas été accepté. Avec une
poignée de main, les protagonistes ont mis fin aux discussions.
Les
syndiqués
M. Lacroix, en
présence du président du Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie,
Denis Beaudin, énumérait les points en litige. Les syndiqués n'ont pu
s'entendre sur la formation professionnelle, les augmentations salariales, les
vacances et la retraite progressive. Les délégués syndicaux ont rencontré le
maire Richard Tanguay, le directeur des travaux publics, Daniel Mercier, et
l'avocate Bernadette Doyon pour trouver un terrain d'entente. Leur contrat de
travail était échu depuis peu. « Le syndicat demande les mêmes conditions
de travail qu'Ascot Corner, Cookshire-Eaton et Bury. Ces conditions sont
raisonnables parce que les autres municipalités les ont acceptées »,
intervient Denis Beaudin.
Les employés demandent à la municipalité 1 % de la
masse salariale pour suivre de la formation. Ils veulent aussi avoir droit à la
retraite progressive. Cette requête, indique M. Lacroix, toucherait une
personne pour l'instant. La question des vacances pose de sérieux problèmes. On
souhaite une grille de congé universelle telle qu'acceptée dans d'autres
villages incluant une 7e semaine pour ceux qui ont cumulé 30 ans de
service. Ce point a été « refusé catégoriquement », rapporte
M. Lacroix. Pourtant, une seule syndiquée pourrait se prévaloir de cet
ajout dans 6 ans, informe-t-il. Enfin, la question des gages est tombée dans le
néant puisque « tous les points accordés ont été retirés de la table des
négociations pour revenir à la position initiale » a indiqué le président
du STT local.
Les demandes syndicales ont été annoncées à
l'été 2014. Les premières discussions ont eu lieu le 11 décembre. Le
recours à la grève est intervenu après la dernière rencontre du 7 janvier alors
que rien ne débloquait. Le 9 janvier, le maire Tanguay annonçait qu'il revenait
aux offres déposées le 11 décembre, mettant de côté les acquis consentis de
part et d'autre. Selon M. Lacroix, « lors des négociations du 11
décembre dernier, le maire a déposé ses offres finales. On a considéré que ça
n'avait pas d'allure », explique-t-il. Le 7 janvier, M. Lacroix s'est
dit très surpris de voir la municipalité « rétracter les avancées
patronales faites lors de cette rencontre, pour revenir à son offre globale
déjà rejetée par le syndicat lors d'une assemblée générale au mois de
décembre. »
M. Lacroix se dit
surpris de ce refus, entre autres, parce que les mêmes conditions de travail
déposées dans d'autres municipalités, régies par une plateforme commune, ont
été acceptées par les deux parties. Neuf villes et villages estriens
fonctionnent d'une semblable façon. « Nous avons réussi à négocier plusieurs
conventions collectives au cours de la dernière année sur la base d'une
plateforme commune, plus récemment avec Ascot Corner et Bury », a
mentionné M. Beaudin. Il ajoute: « Nous demandons des conditions
de travail similaires aux autres municipalités de la région et les
travailleuses et travailleurs de Weedon les méritent. »
M. Lacroix se défend de prendre la population en
otage pour obtenir gain de cause. « Ça ne paraîtra presque pas qu'on est
en grève, les services essentiels seront maintenus », explique-t-il.
« Il n'y a rien à craindre pour la voirie. Là où ça paraîtra, c'est dans
les stationnements. On entretiendra un accès pour les urgences
seulement. » Cela touchera l'aréna de Weedon, le Centre communautaire,
l'Hôtel de Ville et les loisirs à St-Gérard. M. Lacroix spécifie que les
trottoirs sont entretenus par un entrepreneur privé et que le réseau d'aqueduc
n'est pas régi par eux. Au bureau municipal, il n'y aura personne à l'accueil,
ni pour préparer les paies ni pour accorder des permis de construction. C'est
en gros les inconvénients auxquels les citoyens pourraient s'attendre.