On
s'arrête, comme ça, quelques fois par année, pour prendre des vacances. Se
ventiler. Se la couler douce un peu.
Enfin,
c'est le souhait qu'on fait. En fait, la plupart du temps, on tombe,
littéralement, en vacances.
Parce
que la vie va vite. Plus vite que nous, souvent. Parce que le couple ne fait
qu'un pour faire face aux obligations familiales et, qu'à ce titre, les deux
tombent en vacances à fatigue égale.
Au-delà
de la fatigue physique, il y a la fatigue mentale. Celle qui est moins
apparente, mais qui a ce pouvoir (qu'on ne lui reconnaît pas toujours) de nous
transformer en zombie tranquille qui se rend au boulot et en revient pour mieux
y retourner.
Ce
portrait semble sombre, j'en conviens. Pourtant, tout n'est pas si sombre. La
plupart apprécient le travail qu'ils font. Et ils sont bien heureux de voir les enfants évoluer
dans des sphères qui leur sont chères.
De
fait, peu se plaignent ouvertement de leur sort.
La fatigue
est là quand même. Elle mine.
La
fatigue, c'est comme la douleur : c'est un signal émis par le corps humain
pour signifier qu'il faut rééquilibrer les choses. L'humain est une bête
d'équilibre. Si la fatigue est un signal, il faut aussi dire que la performance
agit de façon à brouiller les ondes émises par ce signal.
« Je
voudrais bien ralentir, mais là, je ne peux pas! »
Dans
cette phrase, le mot important, c'est « là ». « Là », dans
le sens de « maintenant, je ne peux, mais si tu savais comme je souhaite
que les choses changent et que la pression diminue un peu pour que j'aie cette
possibilité de ralentir le pas un peu »
Mais
c'est moins long de dire « là ».
Voilà,
on tombe donc en vacances. Deux semaines. Trois pour les chanceux. Mais on
tombe!
J'ai
pris l'habitude de mettre de l'ordre dans mes affaires de bureau avant les
vacances. Comme pour me dire qu'au retour, j'agirai autrement. Que je
repartirai sur des bases claires.
Dans
mon nettoyage, il me reste un message à faire au Dr Barrette. Vous avez un
haut-le-cœur en parlant de vos concitoyens qui ne glorifient pas celui qui travaille
sept jours sur sept, seize heures par jour. Je sais bien, vous cherchiez à
couvrir l'autre Dr (Bolduc) qui prétend être un des plus travaillants au Québec
(ce qui, visiblement, lui donne accès à toutes les primes disponibles).
Dans le
cadre de mon ménage d'avant les vacances, je vous dis ceci : descendez de
votre arrogance un peu, vérifiez la définition du mot démagogie dans le
dictionnaire (votre nom s'y retrouvera bientôt dans les synonymes proposés) et
faites un peu de ménage dans vos manières. Vous représentez la santé.
Globalement. Il vous faudra assumer ça, un jour.
La
santé (au Québec comme ailleurs), ce n'est pas qu'un simple tableau Excel dont
on tasse les résultats vers la colonne « privatisation » et à qui on
fait dire ce qu'on veut. C'est la promotion de saines habitudes, de la prise en
charge personnelle. La promotion d'un équilibre de vie. L'équilibre est un
agent de prévention dont vous semblez tout ignorer du fonctionnement.
Vous avez
connu, à mon œil, un faux départ comme ambassadeur de la santé physique et
mentale. Alors voici : tombez en vacances. Qui sait, vous pourriez
peut-être remettre des principes et des valeurs en meilleure position.
Bon
voilà, c'est dit.
Je
tombe en vacances. Comme la majorité des Québécois. Mon
message au Dr Barrette ne donnera strictement rien, mais il a le mérite de
nommer les irritants.
Mon
médecin me conseille de "ne pas garder ça en dedans". Mais qu'en
est-il de sa crédibilité, lui qui ne travaille que cinq jours par semaine à
voir des patients. Tout ça pour le triste concept de consacrer du temps aux
siens...
Allez,
bonnes vacances à toutes et à tous!
Clin
d'œil de la semaine
Pour
tuer un homme, disait Félix, la meilleure façon est de le payer à ne rien
faire. J'ajoute qu'en deuxième position, il y a le fait de le payer beaucoup
pour qu'il ne fasse que ça.