L'économie du partage.
C'est beau, non? Innovant. Pour réussir, il faut innover.
J'innove, donc, je réussis. Pas toujours...
Les militants de la base libérale ont servi une gifle au ministre des Transports, adoptant une résolution qui vient à l'encontre du projet de loi fraîchement déposé et concernant l'industrie du taxi.
L'économie du partage, c'est cette économie qui émerge, directement liée aux applications mobiles de nos téléphones intelligents.
Dans le cas du taxi, vous devenez « conducteur » presque sans obligations. Vous proposez de donner un lift à quelqu'un. Ce quelqu'un est lié à vous par la géolocalisation de son appareil mobile. Il vous choisit parce que vous êtes là, tout près. Vous lui donnez un lift, il vous paie et vous êtes à nouveau libre pour une autre course.
C'est hot, pareil, non? Pas de « gossage », d'appel à faire, de file d'attente, de respect du tour d'un chauffeur plutôt qu'un autre. Plus simple, efficace et rapide. Et moins coûteux!
Uber, ça veut dire ultime, meilleur, extrême.... La source est allemande, dit-on sur la Toile. Je les crois.
Je ne suis pas né d'Uber. Moi, c'est la conséquence qui m'importe.
L'économie dite du partage est valable, mais peut-être moins noble qu'il n'y paraît à première vue. Cette économie est dite du partage par le fait que c'est le partage de l'information qui la motive. Je n'ai pas à faire connaître mes services, je n'ai qu'à faire connaître l'application mobile et le tour est joué. C'est accessible, simple et efficace.
Mais le partage s'arrête là.
Pour moi, l'économie est un système qui est et doit être lié à la vie collective et sociale. L'économie du partage proposée par Uber place les chauffeurs comme les actionnaires au-dessus de la mêlée collective, de la mêlée sociale. Ils ne paient à peu près pas de redevances, d'impôts et autres trucs du genre.
Le bonheur, me direz-vous?
Sans normes, taxes et impôts, c'est chacun pour soi. Et je ne crois pas qu'on imagine, à ce stade-ci, ce que ça veut dire. On vient de chialer en faisant nos rapports d'impôts et on dit qu'on en paie trop. Je veux bien admettre que c'est beaucoup et que ça pourrait être mille fois plus efficace, mais quand même. Escamoter le tout sans tenir compte des conséquences, c'est comme arrêter de former des professeurs en se disant que là, maintenant, il y en a assez. Le réveil sera brutal un jour.
Internet nous a habitués à ce que tout soit gratuit dans la vie. On n'est plus prêt à payer le prix réaliste d'un item. On préfère acheter une chemise à 10 $ sur Ebay ou Amazon, que de se demander si c'est possible qu'une chemise soit fabriquée (incluant le tissu et les accessoires) dans des conditions décentes et livrée gratuitement, de Chine, toujours pour 10$...
La pensée magique, c'est de ne pas se soucier des conséquences de ses gestes.
Le gouvernement de M. Couillard privatise plein de trucs sans grande discussion. Ses militants viennent de lui dire d'aller bien plus loin.
Économie du partage. Partage... Et si on regardait de l'autre côté de l'écran de fumée?
Clin d'œil
Tout porte à conséquence, qu'on se ferme les yeux ou non. Uber, ce n'est vraiment pas l'orthographe du prénom de M. Reeves...