L'air de rien, à force de congédier, d'embaucher, de congédier à nouveau, l'entourage de Trump change. En lieu et place des membres de sa famille et de ses amis si précieux (au sens riche du terme, j'entends), ce sont maintenant essentiellement des généraux d'armée qui sont en place.
Est-ce que c'est mieux, ça, c'est autre chose!
Pendant ce temps, sur la tweetosphère, la guerre reprend ses droits. Notre bon président américain frappe encore et encore. Quand on croit à une accalmie, il revient plus fort que jamais.
Cette fois, c'est au tour des athlètes de passer sous le bistouri du compte Tweeter de Trump. Les Warriors sont champions de la NBA (basketball). La tradition veut que l'équipe gagnante soit reçue à la Maison-Blanche.
Oups, il y a un os. La Maison-Blanche, ça va, mais la tache jaune qui l'habite, ça, moins...
Je sais, je suis un peu vulgaire. Je devrais respecter la présidence américaine un peu plus.
Respecter... Le simple fait de mentionner le mot éclaire tout.
Le respect ne se commande. Un dictateur (prenons Kim Jong-un, comme ça, au hasard) peut demander à ses commettants de respecter leur drapeau. Il obtiendra un peuple qui baissera la tête et embrassera le drapeau. Mais ce ne sera qu'une apparence de respect. Il n'y aura rien de solide derrière. Sauf, peut-être, un esprit rebelle qui grandit.
Quand, dans une même phrase, vous avez ces deux éléments : il faut respecter le drapeau ET il faut virer le fils de pute qui ne le fait pas, on a un problème avec la notion même de respect.
Oui, je sais, c'est demandant, le respect. Exigeant, même. Mais tellement essentiel, en même temps!
Revenons sur le refus des joueurs des Warriors de se rendre à la Maison-Blanche. C'est juste que l'histoire est plus drôle encore! L'invitation n'était pas officiellement faite que des journalistes ont voulu savoir si les joueurs allaient s'y rendre.
Réponse : il faut y réfléchir. Réfléchir au sens de se demander ce qu'on envoie comme message en y allant. Ou en n'y allant pas. Trump, lui, ne réfléchit pas. Il réagit. Avant même que l'invitation quitte la Maison-Blanche, Trump l'avait détruite.
Si, en s'y rendant, on croit envoyer le message qu'on cautionne ce qu'est Trump, on ne veut pas y aller. Ce n'est pas une question d'être démocrate ou républicain. C'est une question de donner l'impression qu'on appuie, moralement, un homme intempestif, profondément irrespectueux, irréfléchi et imbu de lui-même.
La Maison-Blanche restera vide (elle apprivoise le vide depuis un an, d'ailleurs, la Maison-Blanche).
Trump a cru bon en rajouter: on devrait virer quiconque manque de respect envers le drapeau. Déjà que je considère qu'en aucun temps, on ne devrait chanter des hymnes nationaux lors des matchs professionnels, ce n'est rien pour ramener les choses!
Pour le président, pas de zone grise : quand ces moins que rien montreront un peu de respect, on verra ! La belle affaire... Et le gars est chef suprême de l'armée. On le dit le plus puissant de la planète.
Tout le monde aux abris...
Clin d'œil de la semaine
Les états unis le demeureront-ils longtemps...