Le Sommet du G7 (vous pouvez moduler le chiffre à votre guise!) s'est déroulé à Charlevoix les 8 et 9 juin.
En soi, l'exercice est valable. Réunir les dirigeants de sept pays influents pour concrétiser le travail de centaines de fonctionnaires, négociateurs et stratèges dans des dossiers spécifiques a l'avantage d'identifier des priorités et de mettre de l'avant des idées novatrices.
Ça, c'est la théorie.
On sait tous que chaque chef d'État traîne dans sa besace un programme politique qui lui est cher. Chacun vit des situations qui lui sont particulières.
C'est normal. On s'y attend. Comme on s'attend à ce que, pour au moins un dossier important par exercice, ils décident de se hisser, collectivement, au-dessus de la mêlée politique et des enjeux personnels. On souhaite qu'ils identifient au moins un ou deux grands dossiers sur lesquels ils s'entendent pour intervenir.
L'utilisation des contenants de plastique en était un. On peut vivre dans le déni tant qu'on voudra, la réalité des déchets de plastique nous concerne et nous affecte toutes et tous. Mais on n'a pas d'unanimité dans l'action de la part des 7. Et, l'air de rien, l'absence d'unanimité renvoie le dossier plus bas dans la liste des priorités.
Le grand cirque du G7 a mobilisé plus de 8 000 policiers. Des périmètres de sécurité se juxtaposaient dans Charlevoix et jusqu'à la base militaire de Saguenay qui avait un rôle de sécurité stratégique malgré la distance.
Le cirque est devenu ridicule, à mon point de vue, par l'attitude de Donald Trump.
Celui qui autoproclame ses grandes qualités de négociateur m'a encore une fois déçu, choqué et déplu.
Une image de mon père
Je circulais sur la rue du Souvenir, en voiture, samedi. À la radio, un reportage sur le G7 qui en est à sa dernière journée. Il est autour de midi et on spécule sur les avancées potentielles et on souligne le fait que le président Trump a vraiment adouci le ton depuis son arrivée. Me sont revenus en tête les messages d'attaque de la veille sur Tweeter de la part de Trump. Le gars qui, hier, se servait des médias sociaux pour annoncer qu'il s'en venait à la guerre contre les pays qui « abusent » des États-Unis depuis trop longtemps était devenu tempéré et collaborateur.
Surprenant.
Sur cette rue du Souvenir, je vois la pierre tombale de mon père. Et je pense à lui en écoutant le reportage. Papa avait un mot pour décrire les manipulateurs lâches et bassement opportunistes : « un couillon », disait-il. Papa n'était pas homme à insulter pour rien. Je lui emprunte le mot pour décrire le président américain cette semaine.
C'est en soirée, quand j'ai vu que Trump ordonnait à ses commettants de ne rien signer du pourtant assez inoffensif communiqué commun des dirigeants du G7 que le mot « couillon » s'est vraiment imposé.
Trump a galvanisé ses troupes en disant à ses partisans de la base qu'il irait se battre pour leurs « droits » via les réseaux sociaux avant d'arriver. Il a joué le rôle de son ombre durant l'événement. Une fois parti, il contre-attaque, cette fois-ci jouant le rôle de la victime qui s'est fait avoir. Il ne manque pas d'accuser son hôte. Tout pour souder les coudes de ses troupes aux États-Unis.
Dans sa tête de grand stratège, il n'a qu'un but : ne pas perdre de sièges lors des élections de mi-mandat.
Une fois Trudeau attaqué par Trump, voilà que le président américain joue au grand pacifiste et s'en va convaincre la Corée du Nord de se dénucléariser.
Je ne me fais pas d'illusion.
Un couillon sommeille en Trump. Il ne dort jamais. Il est toujours prêt à attaquer.
Clin d'œil de la semaine
Ce qui rend le cirque pathétique, c'est souvent la performance du clown...
François Fouquet