Celles et ceux qui se demandent : ça mange quoi
Salmigondis en hiver ? Je vous le donne en mille dès le début. C'est un mélange
disparate et confus dans son sens le plus usuel. C'est un peu à ce que nous a
donné droit l'actualité de la dernière semaine. Beaucoup d'éléments ont fait
l'actualité sans qu'aucun ne prenne vraiment le dessus. On sent aussi beaucoup
de confusion parmi les acteurs qui vivent ces faits d'actualité. Si bien que le
sens que nous pouvons donner à ces sujets ne s'impose pas d'emblée à nous. N'empêche
que cela constituera la trame de fond de nombreux événements au cours des
prochaines semaines et des prochains mois. Invitation au voyage en parcourant
des éléments épars de l'actualité et d'une confusion des sens.
L'international
Sur
la scène internationale, le fait marquant est toujours la guerre en Ukraine
alors que le président d'Ukraine, Volodymyr
Zelensky, accuse la Russie d'avoir
bombardé avec un missile des cibles civiles en Pologne. Or, toutes les
autorités y compris le président des États-Unis, Joe Biden et le président
polonais Andrzej Duda ont jugé hautement probable que le missile qui est tombé
ait été utilisé par la défense ukrainienne. Ce que nie Zelensky qui réclame une
enquête à laquelle son pays sera un participant actif. D'un côté, les pays de
l'OTAN se félicitent que ce ne soit pas un missile russe, évitant ainsi que les
pays l'OTAN soit dans l'obligation de déclarer la guerre à la Russie en vertu
de l'article 5. Cet article stipule que : La défense collective implique qu'une attaque contre un membre de l'alliance est considérée comme
une attaque
dirigée contre tous les alliés. De l'autre côté, Zelensky aimerait bien
voir les pays de l'OTAN se joindre à ses forces pour défaire la Russie. Dossier
à suivre où règne pour le moment beaucoup de confusion entre les acteurs.
Un autre dossier confus, c'est celui des relations diplomatiques entre
la Chine et le Canada. La semaine dernière, nous avons eu droit à un
affrontement courtois et médiatisé entre le président chinois Xi Jinping et le
premier ministre canadien Justin Trudeau. Après un premier échange entre Justin Trudeau et Xi Jinping mardi dernier
au sommet du G20 loin des caméras, voilà que les deux chefs d'État se sont
reparlé informellement. Sauf que cette fois, c'est le président chinois qui
avait des doléances pour le premier ministre canadien. Les caméras ont pu
immortaliser ce dialogue pour le moins tendu où Xi Jinping a reproché au
premier ministre Trudeau de fuiter leurs conversations dans les médias. Cela
fait beaucoup jaser autour de la planète et nous ne savons que penser des
conséquences que cela pourrait avoir sur les relations diplomatiques entre la
Chine et le Canada qui sont déjà très amochées. Un dossier à suivre d'autant
plus que pour les Chinois, comme le dit le vieil adage, le bœuf est lent, mais
la terre est patiente...
Notre voisin du sud de la frontière
Pour nous, ce qui se passe chez notre voisin du Sud,
les États-Unis d'Amérique, c'est plus que des questions internationales. Nous
sommes liés au destin de ce pays. Nous n'avons qu'à prendre la mesure de
l'envahissement chez nous de leurs codes culturels, de l'importation de leurs débats
sur le racisme et tutti quanti.
S'il est possible de nous réjouir du fait que la
démocratie américaine et les institutions ont réussi à sauver la mise lors des
élections de mi-mandat, rien n'est encore joué. La force du nombre d'élus au
congrès qui ne croit pas à la légitimité des résultats l'élection de 2020 en
constitue un élément au dossier de la preuve de nos inquiétudes pour l'avenir.
Il est vrai que l'ancien vice-président et ultraconservateur, Mike Pence, vient
de retirer son appui à Trump lors de la sortie de son autobiographie. Il est
vrai aussi que Donald Trump a été lâché par plusieurs de ses appuis et par les
médias du groupe de Rupert Murdoch. Néanmoins, cela n'est pas suffisant pour ne
pas s'inquiéter de l'avenir de notre voisin américain. Il existe tant
d'inégalités socio-économiques et le racisme y est si présent que la violence
peut ressurgir à n'importe quel moment soit sous la forme d'actes de folie
comme les tueries de masse ou encore de violences organisées comme l'échec
lamentable des trumpiste le 6 janvier 2021.
Par ailleurs, il faudra surveiller attentivement la
capacité pour le représentant du 23e district de l'État de
Californie, Kevin McCarthy, de s'imposer comme chef des républicains à la
Chambre des représentants. La faible majorité des républicains à la Chambre des
représentants et le jeu partisan des alliances contre McCarthy pourraient ici
avantager les démocrates qui se sont assurés de la majorité au Sénat par des
victoires étincelantes au Nevada, en Arizona et en Pennsylvanie où des
candidats soutenus par Donald Trump ont mordu la poussière. Il reste le sort de
l'État de Georgie à régler lors d'un second tour où il est fort probable
qu'Herschel Walker, le républicain soutenu par oncle Donald morde lui aussi la
poussière au profit du démocrate Raphaël Warnock. Aux États-Unis aussi, la
confusion règne et l'actualité politique risque de nous tenir sur le bout de
nos sièges en 2022.
Au Canada et au Québec
Un premier
ministre militant vient de prendre le pouvoir en Colombie-Britannique. Il
s'agit de David Eby, 47 ans, avocat, végétarien, militant pour le droit
des animaux, l'environnement et antimondialiste. Il a été du combat contre la
candidature de sa province aux Olympiques. Au cours des dernières années, il a
multiplié les conférences de presse contre la police. Bref, une Valérie Plante 3.0
à force mille. Cela sera intéressant de voir comment ce premier ministre
évoluera au sein de la confrérie où on retrouve des Doug Ford et des François
Legault. À Toronto, pendant ce temps, le quotidien The Star poursuit sa
croisade contre le bilinguisme en accusant celui-ci d'être responsable de la
pénurie des médicaments pour les enfants. On aurait tout entendu, mais le
concept d'une langue française meurtrière d'enfants est un tout nouveau
chapitre de l'histoire de la discrimination des francophones au Canada. Confusion
et démagogie de la part de l'élite médiatique torontoise.
Au Québec,
nous n'en finissons plus des débats sur la représentativité parlementaire, du
serment au Roi et des chicanes pour des primes au Parti libéral du Québec. Les
oppositions sont dramatiquement absentes de la scène politique et le
gouvernement de monsieur Legault a beau jeu dans sa préparation de l'ouverture
de la session parlementaire de la fin du mois.
Phénomène
inquiétant, la multiplication d'événements de type canulars dans les collèges. À
force de crier faussement aux loups, on se prépare des lendemains malheureux
d'un moment où cela sera vraiment important. La technocratie triomphe quand le
Protecteur du citoyen s'emmêle les pinceaux en utilisant un vocabulaire « gomeryen
ou charbonneaunarien » pour décrire le droit légitime du politique à utiliser
son pouvoir discrétionnaire pour venir en aide à des organismes sans but
lucratif. C'est comme pour les collèges, crier au loup inutilement risque de
rendre tout cela d'une insignifiance sans nom. Volontairement, je n'aborde pas
la question des sanctions des tribunaux populaires sur les réseaux sociaux dans
la foulée de l'affaire Julien Lacroix remise à l'actualité par le dossier de La
Presse+. Ma tête n'est pas faite sur cette difficile question. Autant je
suis d'avis que le phénomène MoiAussi fut essentiel pour libérer la parole des
gens abusés, autant je suis perplexe devant ce tribunal sans pitié qui
transforme des allégations à des peines de mort sociales.
Et pour en
ajouter à l'insolite, Brigitte Bardot vient de joindre sa voix à Me
Goldwater pour protéger de la mort les cerfs de Longueuil. Ici également nous
nageons dans la confusion ou dans la parodie...
Près de chez nous
Chez nous à
Sherbrooke, on peut se réjouir que des membres du conseil s'unissent pour faire
part de leurs critiques et observations à l'endroit de la mairesse et de son
bilan. La réaction de cette dernière à la sortie des conseillères et des conseillers
semble donner de l'eau au moulin de leur thèse. Par ailleurs, le dossier de
l'achat de l'Église La Résurrection-du-Christ par la Ville de Sherbrooke pour 1,2 million
de dollars ne manque pas de susciter des interrogations quant au comportement
de la mairesse Beaudin et de la Ville de Sherbrooke dans ce dossier à la
lumière des critiques du CPE Jardins D'A.M.I.S. Cela pourrait mettre à risque
la relocalisation de ce centre de la petite enfance. J'ai hâte de voir ce qu'en
diront les ministres du gouvernement Legault interpellés dans ce dossier. Déjà
que la mairesse Beaudin n'a pas d'excellentes relations avec le gouvernement du
Québec. Il n'y a pas d'amours perdus dans cette relation. La confusion semble maître
dans ces dossiers. Madame Beaudin aura l'occasion de faire la lumière sur toute
cette confusion et notamment sur sa vision développement économique pour
Sherbrooke lors de son allocution devant les membres de la Chambre de commerce
et d'industrie le 29 novembre prochain. Rien de mieux que la parole pour dissiper
la confusion. On saura enfin si les rumeurs du gel du développement de plus de
90 % du territoire sont avérées ou non dans la foulée de l'adoption
prochaine du plan nature de cette administration.
Tel était mon
salmigondis de novembre en ce 23 novembre 2022...