La presse financière et technologique fait consensus en brandissant le nom de l'Ontarienne Research in Motion à la UNE.
De nombreuses publications spécialisées reprennent en effet un article paru hier dans le Sunday Times de Londres voulant que la chancelante RIM soit sur le point de se scinder en deux entités distinctes, l'une pour sa division d'ordiphones BlackBerry et tablettes PlayBook, l'autre pour son réseau de messagerie.
C'est ce scénario utilisé par Palm en 2004 et 2005 qu'auraient recommandé les experts de JP Morgan et de RBC Capital au P.D.G. de RIM, Thorsten Heins. Ainsi, les segments pourraient être revendus, le premier, par exemple, à Amazon ou à Facebook, le second, par exemple, à Google ou à Apple.
Je ne suis pas trop sûr de bien comprendre cette recommandation tout aussi éclairée soit-elle. On m'a toujours dit que ces deux segments étaient inutiles l'un sans l'autre. D'une part, la force du BlackBerry, à comparer avec celle de la concurrence, est son réseau de messagerie dont le chiffrement sécuritaire est soi-disant proverbial. D'autre part, la force dudit réseau est, notamment, qu'il a été conçu spécifiquement pour le BlackBerry.
L'Article du Sunday Times mentionne en outre une deuxième possibilité, celle d'imiter Nokia en cédant une tranche importante de son capital à un joueur majeur, par exemple Microsoft. Attention : cela ne signifie pas tout bazarder comme Palm l'avait fait à Hewlett-Packard en 2010; on connaît la triste suite.
Quelle que soit la solution, Thorsten Heins n'a pas le choix. La situation s'empironne de jour en jour. RIM est à deux pas de la faillite malgré les annonces récentes de coupures de 1 milliard $ US pour 2013 en dégraissant, comme cela avait été fait pour 2012, la masse salariale à la hauteur de 12 % (environ 2 000 emplois). Les séquences d'erreurs ont été nombreuses.
Par exemple on a affublé le BB sous OS7 lancé en mai 2011 de l'épithète « Osborne ». On décrit ainsi un fabriquant qui, après avoir lancé un produit, annonce la venue d'un successeur plus ceci et plus cela. Dans le cas du BB, RIM avait très rapidement parlé du BB 10, la merveille des merveilles qui était censé arriver « sine die » (lire : baloune pleine de vent). Habituellement, une telle manœuvre a pour effet de geler les ventes du produit sur le marché. Récemment on a vu Nokia subir un effet analogue avec son Lumia sous WinPhone 7.
Cela pour dire que tout pourra péter cette semaine quand Heins présentera les résultats du premier trimestre où, affirment les analystes, il fera état de pertes significatives. Dès lors, la chute du titre s'accentuera.
Il y eu Palm, voici RIM, à quand le tour de Nokia ?