Dans le journal La Tribune, du
lundi 23 décembre, au sujet de l'affaire des Résidences Monchénou, le ministre Hébert
s'exprimait comme suit : « J'ai trouvé ça un peu difficile d'être attaqué
de la sorte. Le mépris et l'indifférence n'ont jamais été des valeurs qui me
collent. » Et, à la page suivante: « Je ne suis jamais intervenu dans
le dossier du CSSS de Weedon. Je ne m'immisce pas dans la gestion des
établissements. »
Non, mais il faut avoir du front tout le tour de la tête,
pour ne pas dire plus, pour avancer de tels propos après la saga du CSSS du
Haut-Saint-François et, plus précisément, dans le dossier CLSC-CHSLD de Weedon.
Après que le conseil d'administration du CSSS du
Haut-Saint-François ait, en janvier 2013, refusé le projet de fusion avec celui
du CSSS des sources, dans une réponse laconique, datée du 19 mars, le ministre
Hébert donna l'ordre: « Je vous informe que je n'autorise pas l'ouverture
de ce concours. » Soit l'embauche d'un nouveau directeur général en
remplacement de Mario Morand, ami personnel du ministre. Vu l'ingérence du
ministre, la plupart des membres du conseil d'administration démissionnèrent, à
part deux ou trois « chiens de poche », si on peut les nommer ainsi.
Lorsque le ministre allègue encore que le mépris et
l'indifférence ne lui collent pas, il a démontré tout le contraire envers le
comité pour la survie du CLSC-CHSLD de Weedon. Sous prétexte qu'il ne
s'immisçait pas dans les décisions, aux demandes plusieurs fois répétées du
comité, il a refusé toutes rencontres. Et cela, même après une pétition de
2 500 noms, l'appui de 11 municipalités et, aussi de la MRC, au
projet concernant la fermeture de 17 lits au CHSLD de Weedon. Pire encore,
pendant ce temps, Mario Morand, maintenu en poste comme directeur de
l'établissement, refusait l'accès à des personnes vieillissantes et malades de
Weedon et des environs au même CHSLD en répondant qu'il n'y avait pas de lits
disponibles. Car, pour faire accepter le projet, il fallait prouver que
plusieurs lits sont inoccupés. Ici, l'on ne parle
même plus de mépris et d'indifférence, mais bel et bien d'organisation, que
l'on pourrait croire malhonnête, faite sur le dos de personnes les plus
démunies de la société. Malhonnêteté que l'on pourrait imaginer digne de la
commission Charbonneau.
Vous avez déjà mentionné, Monsieur le Ministre, que nous,
à Weedon, ne comprenions rien à ce projet d'investissement de 5 millions de
votre part. Non, c'est vrai, nous ne comprenons pas que pendant que la cote de
crédit du gouvernement du Québec est dangereusement à la baisse, vous voulez dépenser, à
Weedon, un montant de 5 millions, qui pourrait doubler, lorsque calculé par des
professionnels, tout en coupant 1/3 des lits, dont la demande est grandissante
dans une population vieillissante. Mais nous comprenons, par contre, que vous
voulez sortir de leur milieu de vie des personnes qui ne demandent que de
mourir dans la sérénité, parmi les leurs, pour les transférer presque de force à Asbestos. Lorsque l'on
en est
rendu, Monsieur le Ministre Hébert, à marchander nos gens
âgés pour combler le manque à gagner d'une région suite à la fermeture de la
mine d'amiante par votre gouvernement... Je ne trouve pas de mots humains pour
vous signaler mon incompréhension, mon indignation, sinon mon dégoût.
Et, s.v.p., M. le Ministre, arrêtez de nous casser
les oreilles avec vos soins à domicile, qui en sont, aux dires des médecins
traitants, rendus à la limite permise et supportable.
Jean-Pierre Patry, président de la Chambre de commerce de
Weedon et région
Membre du comité pour la survie du CLSC-CHSLD
Proche aidant pendant trois ans d'une épouse qui travailla
pendant 10 ans comme auxiliaire familiale, au CLSC de Weedon