Diane Mathieu de Cookshire-Eaton est aidante depuis plus d'une dizaine
d'années. D'abord auprès de sa mère atteinte d'Alzheimer et par la suite son
père vieillissant, elle consacre de son temps et son énergie envers ceux
qu'elle aime.
« Je suis aidante. C'est ma façon de leur rendre la vie le
plus facile possible ». Même si elle est dévouée envers ses parents,
Mme Mathieu insiste sur l'importance de garder du temps pour soi et faire
autre chose pour conserver un bon équilibre.
Même si on peut
devenir proche aidant du jour au lendemain, la démarche s'est faite de façon
progressive pour Mme Mathieu. « Ç'a été un cheminement progressif
avec ma mère. J'ai commencé par faire les commissions, faire des repas, parce
qu'elle ne se souvenait plus des recettes, l'accompagner à des rendez-vous,
aller acheter des vêtements et autres. » La mère de notre aidante est
maintenant en institution depuis 2010 et son père en résidence privée depuis
2012. Bien que les parents soient en résidence, Mme Mathieu poursuit son
implication comme aidante auprès des deux êtres aimés. « Ça me fait
plaisir de le faire. Ils nous ont assez rendu service quand on était plus
jeunes, ils nous ont amenés là où on est maintenant. Mes parents ne nous ont
jamais rien demandé; c'est le retour du balancier. Ça me fait plaisir, mais
c'est exigeant ». Mme Mathieu mentionne consacrer un minimum de 5
heures semaine à faire différentes choses quand tout va bien et ne compte pas
le temps passé avec ses parents, sinon, ça peut grimper à beaucoup plus.
L'aidante se considère chanceuse malgré tout. « Moi, c'est pas pire parce
qu'ils sont en résidence. Ceux qui sont à la maison, c'est pire. »
Mme Mathieu
n'a pas de recette miracle pour être une aidante efficace. « Il faut
choisir nos priorités selon nos goûts et nos intérêts. Être aidant, c'est dur
psychologiquement de voir tes parents dépérir et dur physiquement. Il faut
savoir respecter ses limites. » Cette femme mentionne qu'il existe de
l'aide pour alléger la tâche de proche aidant et précise qu'il ne faut pas se
sentir coupable de le faire en s'adressant à divers organismes que ce soit le
CLSC, l'Aide Domestique, la Popote roulante et le Centre d'action bénévole,
entre autres.
Répit
Mme Mathieu insiste « il faut
se mettre des limites, car on peut se faire gruger au complet. Toi aussi, il
faut que tu restes en vie si tu veux aider. Il ne faut pas attendre d'être à
terre complètement. » Elle
mentionne que le groupe de proches aidants Les Yeux du Coeur à Cookshire-Eaton l'aide beaucoup. « On est
un groupe d'aidants et on échange une fois par deux mois. Même si on n'a pas
tous les mêmes cas, on se donne des trucs et on finit par en rire. Ça aide à
ventiler. On se rend compte qu'on n'est pas tout seul. Il y a une intervenante
du CAB qui assiste à nos rencontres et au besoin, elle peut aller chercher une
ressource extérieure qui peut nous aider personnellement ou en groupe.
Heureusement, j'ai la chance d'avoir de bonnes amies. On va dîner, souper
ensemble et on fait des sorties. » Bien qu'elle apprécie l'aide offerte
sur le territoire, Mme Mathieu aimerait bien qu'on puisse compter sur
cette aide également les fins de semaine. « Le gouvernement parle de
couper dans la santé. J'espère qu'il ne coupera pas dans les services », de
lancer en message d'espoir la proche aidante.