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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

La politique des personnes

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« Coudonc, t'étais où? Deux mois sans écrire une ligne! » vous entends-je me dire...

Je n'étais pas loin. Plus attentif que démonstratif, je crois bien. Après l'élection du début de septembre, je me suis assis dans un coin et j'ai pris du recul. J'ai écouté bien plus que je n'ai parlé. Vous voyez bien que j'en suis capable!

Ce que j'ai vu m'a foncièrement déplu, cela dit.

Le discours du départ de M. Charest m'a laissé un goût amer de je-m'en-foutisme chronique. Il suffit de quitter le monde politique, me semble-t-il, pour devenir un saint. L'homme a toujours obéi (c'est sa prétention) à de grandes valeurs qui l'ont guidé vers sa grande réussite personnelle au pouvoir.

Que l'homme propose lui-même un bilan de son travail, ça le regarde. Qu'il colle des dizaines d'étoiles au bulletin qu'il rédige, c'est aussi son affaire. Moi, ce qui m'inquiète, c'est que la manœuvre semble nous enlever tout sens critique. L'homme n'est plus actif en politique, son bilan devient parfait.

Un autre élément me blesse. Lors de ce qui est convenu d'appeler le printemps érable, les médias sociaux débordaient de propos très durs contre l'ensemble des étudiants en grève. « Les hosties de carrés rouges sales » est celui qui résume le mieux. Vous vous souviendrez qu'à ce moment, le mot d'ordre de l'équipe libérale était d'associer tout carré rouge à une bête de violence. Et ça gueulait sur Facebook!

Vous me direz que tous ces gens avaient droit à leur opinion. On repassera sur la manière, mais bon, je veux bien. Mais ils sont où, ces distributeurs d'insultes quand il est question de commenter les témoignages à la Commission Charbonneau? Muets, madame. Approbateurs, messieurs. Ils s'insurgeaient à s'en péter la veine du cou contre les étudiants. Aujourd'hui, rien. Pire, ils risquent, mais surtout pas sur Facebook, un timide « Ouin, mais c'est partout pareil, tsé... C'est comme un système, faque, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse... »

C'est tout?

Eh! Bien, oui, c'est tout! Aucun mot dur envers les politiciens. Bien non, ceux-ci sont même devenus des victimes! Un peu plus loin et on leur offre une compensation pour tout ce qu'ils ont subi...

Désolant.

Désolant parce qu'il faut envisager faire de la politique autrement. Et qu'on semble avoir décidé que la politique telle qu'elle est, est bien correcte.

Désolant aussi de voir qu'on continue à donner dans ce que j'appelle la politique des personnes. Plutôt que de s'arrêter aux idées et aux principes que celles-ci portent, on ramène tout à la personne. Essayez ceci autour de vous. Critiquez un tant soit peu l'ex gouvernement de Charest, il s'en trouvera toujours un ou deux pour crier : « Pffff....Tu penses que la Marois est mieux? » Et vous pouvez faire l'exercice inverse, ça marche aussi.

Madame Marois a connu ce que je considère comme un mauvais départ. Mais réduire l'ensemble de la course au mauvais départ est réducteur. Encore faut-il comprendre l'essence des mesures mises en place. C'est là-dessus qu'il faut s'obstiner. Pas sur le fait qu'on l'aime ou pas, qu'elle soit botoxée ou non...

Tant qu'on se dira que la chose politique n'est que l'affaire d'une personne à la tête d'un parti, on ne s'occupera pas de politique. Et les éternelles étourderies se perpétueront.

J'arrête donc de me taire et je me reprends du service. Je me remets à regarder tout ça. Ça et le reste de la société. Mon but? Susciter au moins une réaction de votre part. Une réaction qui me fera réagir et qui finira, en bout de piste, à trouver des solutions. Pas des sauveurs.

Clin d'œil de la semaine

Raymond Bachand laisse un bilan fort peu reluisant aux finances publiques Il prétend maintenant être l'Homme par qui la réparation viendra. Pourquoi sont-ils tous aussi compétents avant d'être au pouvoir? Vous connaissez l'histoire du pyromane qui voulait être pompier? Ouais, je me doutais bien...


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