La méga UNE de ce 2 mai est une histoire finalement simple et sans surprise pour personne, Oussama ben Laden a finalement été retrouvé hier soir, puis, abattu, dans la région d'Abottabad, au cœur de la zone tribale du nord-ouest pakistanais.
La région est essentiellement rocheuse. On dirait un labyrinthe mortel où à défaut de savoir manœuvrer, on a peu de chance de circuler indemne entre l'Afghanistan et le Pakistan. C'est pourtant dans ce coin peu bucolique que le consultant informatique Sohaib Athar se repose. Il se dit fatigué de la course du rat qui caractérise sa profession.
En début de nuit - il est une heure du matin, lundi le 2 mai - un son caractéristique à des pales d'hélicoptères (des Chinooks à basse altitude, semble-t-il) attire son attention. Pour l'informaticien, cela est inhabituel à une telle heure et n'augure rien de bon. Alors, il se met à gazouiller. C'est devenu, je suppose, la chose à faire. Et il est suivi par d'autres microblogueurs.
Peu après, des déflagrations, jusqu'à trois, se font entendre. Ce sont des hélicos, il y en aurait deux et ils ne seraient pas pakistanais; on les a vus. En tout cas ce ne sont ni des drones, ni des avions-espions; trop bruyant. Un ami les a entendus pendant 15 ou 20 minutes. Il y en aurait un d'abattu! Il y a eu un flash! Quelque chose serait en train de se produire à Abottabad. Que Dieu nous vienne en aide!
La seule certitude c'est que quelque chose de significatif s'est produit. Mais il faudra quelques heures à Sohaib Athar pour comprendre. C'est Barack Obama lui-même qui, plus tard, à 23h35 heure de Washington, donnera un sens à ce qu'il a vécu. « Justice a été rendue », déclarera le président américain.
Bref, avant même que le commando américain ne débarque pour éliminer le légendaire leader d' Al-Qaïda, des gens tweetaient le passage à basse altitude des bras de la vengeance américaine. Loin de moi l'idée déplacée (en ce blogue techno) de commenter le sens moral ou politique d'un geste d'état aussi spectaculaire. Tout ce que je mets en lumière, c'est, encore une fois, la présence des réseaux sociaux lors de l'accomplissement d'un événement historique. Fascinant!
D'où mon titre, Il est un peu cucul, mais il ouvre une porte. À l'avenir, les opérations de ce genre devront tenir pour acquis qu'il pourra y avoir des microblogueurs à l'oeuvre durant les préparatifs ou l'exécution et qu'il faudra agir en conséquence. Comment ? Bonne question!
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Nelson Dumais - www.nelsondumais.com