Nous voilà confinés. Pour le bien collectif.
Ça me semble très correct, à la lumière de ce que je lis, vois et entends.
Plus que jamais, j'évite les rumeurs, les nouvelles non vérifiées et, donc, potentiellement fausses. J'évite aussi les points de vue de lui et de l'autre qui, au fond, n'en savent pas plus que moi. Bref, je me fie aux spécialistes.
Les partisans du grand complot verront dans ma position une capitulation devant l'oppresseur. Le grand oppresseur, probablement masqué et physiquement plus grand que nous et qui organise, depuis des décennies, un grand complot qui embarque tout le monde.
En fait, je dirais ceci : il y a un bon côté à ce virus. « Y a du beau dans chaque malheur » chante Kevin Parent.
Oui, je sais, on ne peut pas dire cela. Il y a des morts. Et c'est tragique. Tout-à-fait! Et je compatis avec les victimes et leurs familles. Personne ne mérite la maladie et la mort, que ce soit un cancer ou le Coronavirus.
Mon point est ailleurs.
Depuis une quinzaine d'années, on assiste à une croissance démesurée de l'information basée sur l'opinion. Le problème majeur étant que cette opinion n'est généralement basée sur rien de bien solide.
Mais ça vend! Une multitude de chroniques poussent à gauche et à droite. Des noms connus signent toutes sortes de choses. Le but? Vendre des copies, augmenter des cotes d'écoute et multiplier des clics.
Le chroniqueur (en passant, je suis conscient que j'en suis un!) n'a pas les mêmes obligations que le journaliste. Il ne répond pas aux mêmes critères de recherche et n'a pas à vérifier ses sources deux ou trois fois!
C'est une opinion. C'est tout.
L'opinion qui mène tout est difficile à déjouer. De grands réseaux américains comme Fox s'enrichissent par la manipulation des choses pour que ce « tout » entre dans le canal de pensée des actionnaires. C'est connu, documenté et malheureusement acquis.
L'opinion a pris tellement de place dans l'espace public de l'information qu'il pleut des fausses nouvelles comme une averse qui ne finit pas. Tant et si bien qu'un président américain a été élu sur un tissu de mensonges et d'opinions garrochées, attaquant tout un chacun sans aucun autre fondement que...l'opinion!
Un temps d'arrêt et de positionnement?
Imaginez ceci. Vous croisez, lors d'une visite dans un grand magasin, une personne qui vous avise de ne pas entrer dans le magasin, parce que c'est une chaîne et que les propriétaires sont des voleurs et des abuseurs, en plus de maltraiter les employés. Vous l'écoutez. Vous vous dites, « ouin, ça se peut ». D'autant plus qu'il vous a raconté une anecdote qui semble plausible. Vous prenez la décision d'entrer pareil et de consommer, mais vous décidez aussi de raconter à qui veut bien l'anecdote racontée par la personne qui vous a interpelé.
C'est comme ça que se propage une fausse nouvelle. Avec les médias sociaux, on décuple le nombre de personnes à qui on parle! Les dommages sont énormes.
Imaginez maintenant ceci. Vous entrez dans une pharmacie. On est en pleine crise du Coronavirus. Une personne vous apostrophe, vous tend la main, postillonne en vous parlant de beaucoup trop proche et déclare : « c'est un grand complot, l'affaire du virus! Faut pas croire ça! C'est de la bullshit pour nous manipuler! Je le sais! »
Je gage que vous envoyez promener la personne, vous l'engueulez et vous ne répéterez pas que c'est un grand complot en sortant de la situation.
Pourtant, dans le premier exemple, vous auriez répété sans trouble.
Ce qui est différent?
Deux choses.
Les spécialistes s'entendent sur la véracité du problème de la COVID-19.
Puis, c'est vous-mêmes qui êtes concernés!
Bien plus que dans l'hypothétique histoire du début!
Et si la pause qui nous est imposée nous servait aussi à revoir nos sources d'information? Si on s'informe correctement avant d'adhérer à n'importe quoi, notre société sera plus forte, nous serons de meilleurs citoyens et notre sens critique reprendra ses droits.
Des fois, ça prend un ennemi visible au microscope pour tout bousculer!
Clin d'œil de la semaine
Un homme d'âge mûr tousse au visage d'un employé de commerce, juste pour se moquer.
J'entends Brassens : « le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con! »
J'ajouterais : un jeune con ne devient pas sage en vieillissant. Il devient un vieux con!