Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Vivement l'histoire

Notre histoire en archives : le Service des incendies de Sherbrooke en quête de modernité

 Imprimer   Envoyer 
Photo : BANQ
Bibliothèque et Archives nationales du Québec Par Bibliothèque et Archives nationales du Québec
archives.sherbrooke@banq.qc.ca
Lundi le 10 février 2025

Marc-André Moreau, technicien en documentation à Bibliothèque et Archives nationales du Québec

 

Des policiers-pompiers s'exercent à utiliser des boyaux d'incendie, vers 1942. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P146). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

Les Archives nationales à Sherbrooke ont récemment fait l'acquisition d'un petit album de photographies constituant un précieux témoignage d'une session d'entraînement effectuée par des policiers-pompiers de la Ville de Sherbrooke.

L'intérêt de ces petites photographies, guère plus grandes qu'un timbre, devient apparent lorsqu'elles sont agrandies par l'entremise de la numérisation. Elles témoignent de la formation croissante des pompiers ainsi que de leur adaptation aux avancées technologiques au cours des années 1940.

 

Pages du petit album de photographies relatives à des exercices pratiques effectués par des policiers-pompiers de Sherbrooke, vers 1942. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P143 à P154). Photos : Jean-Marie Donahue.

 

L'acquisition d'un camion hautement moderne 

 

Camion d'incendie Bikell-Seagrave du Service des incendies de la Ville de Sherbrooke, devant la caserne no1 située sur la rue Marquette, 1945?. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Chambre de commerce de Sherbrooke (P1, S6, SS10, D1). Photo : Roméo Duford.

En 1940, la Ville de Sherbrooke acquiert un camion d'incendie d'un niveau de performance jusqu'alors inégalé. Ce camion, produit par la compagnie ontarienne Bickell-Seagrave, vient s'ajouter aux premiers camions d'incendie que cette ville avait acquis à partir de 1922. Ceux-ci, bien qu'indéniablement plus efficaces que les voitures mues par des chevaux, ne répondent plus aux besoins de la population sherbrookoise.

Considéré comme le modèle le plus moderne du Canada, le camion Bickell-Seagrave est cependant fort cher. Afin de convaincre l'opinion publique de la performance de ce camion, le directeur du Département de la police et du feu, Arthur Maranda, organise une séance publique.

Les démonstrations, effectuées le 8 juillet 1940 par des pompiers aguerris, remportent un franc succès. Près de 500 personnes, dont des échevins de Sherbrooke et des représentants de villes voisines, y assistent.

Les performances de ce camion et de sa pompe deux fois plus puissante que celles des autres modèles ont largement surpassé les attentes du Conseil municipal qui décide d'en faire l'acquisition malgré son coût de près de 20 000 $, une somme équivalant à près de 400 000 $ aujourd'hui. À lui seul, ce montant représente le double du budget de base accordé au Département de la police et du feu pour l'année 1940

Au cours des années qui suivent, dans un contexte de guerre mondiale, les policiers-pompiers effectuent régulièrement des exercices afin d'améliorer leurs performances, de maîtriser leur équipement et d'être aptes à intervenir le plus efficacement possible en cas d'urgence. Ces exercices avaient généralement lieu sur les rives des rivières Saint-François et Magog, bien souvent sur la rue des Grandes-Fourches et la rue de l'Esplanade. Les photographies du petit album que nous vous présentons témoignent de l'un de ces exercices.

 

Quelques clichés d'entraînement

 

Approvisionnement en eau d'un camion de pompier du Département de la police et du feu de la Ville de Sherbrooke à partir d'une borne-fontaine, vers 1942. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P153). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

Le camion Bickell-Seagrave est le seul du Département de la police et du feu de la ville à pouvoir transporter à la fois les boyaux d'incendie, une échelle, des extincteurs chimiques et une pompe. Son approvisionnement en eau pouvait être assuré en puisant directement dans un cours d'eau ou, comme sur ces photographies, par l'entremise d'une connexion avec une borne-fontaine.

 

 

Boyaux d'incendie connectés à un camion de pompiers du Département de la police et du feu de la Ville de Sherbrooke, vers 1942. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P150). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

À la fine pointe de la technologie, la pompe du camion Bickell-Seagrave est alimentée par un moteur V12 de 240 chevaux-vapeurs, ce qui lui permet d'approvisionner huit lignes simultanément et de pomper plus de 4200 litres d'eau à la minute. La puissance de cette pompe est telle que son usage prolongé, lorsqu'elle est connectée à une borne-fontaine, est susceptible de menacer l'approvisionnement en eau des établissements à proximité. L'échelle du camion permet aux policiers d'atteindre une hauteur de près de 20 mètres. De telles échelles étaient particulièrement utiles pour éteindre des incendies dans des édifices de plusieurs étages.

 

Des policiers-pompiers s'exercent à utiliser des boyaux d'incendie, vers 1942. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P154). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

 

Des policiers-pompiers s'exercent à utiliser des boyaux d'incendie, vers 1942. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P145). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

Des policiers-pompiers s'exercent à utiliser des boyaux d'incendie, vers 1942. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P144). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

Témoignages d'une époque charnière

Ancrées dans le paysage sherbrookois, ces photographies sont de précieux témoignages de la modernisation du service d'incendie de la ville au début des années 1940. Elles révèlent sobrement le quotidien des pompiers, ainsi que leur adaptation aux défis et avantages qu'offrent les progrès technologiques de cette époque charnière.

 

Archives nationales à Sherbrooke
225, rue Frontenac, bureau 401
819 820-3010, poste 6330
archives.sherbrooke@banq.qc.ca

Sources :

Gaston Albert et Gordon McAuley, Les pompiers de Sherbrooke : à votre service depuis 1852, Sherbrooke, Éditions GGC, 2001, 218 p.

La Tribune, 3 juillet 1940.

La Tribune, 9 juillet 1940.

La Tribune, 31 juillet 1942.

La Tribune, 12 mars 1943.

La Tribune, 16 octobre 1944.

Sherbrooke Daily Record, 24 février 1940.

Sherbrooke Daily Record, 9 juillet 1940.

Gaston Albert et Gordon McAuley, Les pompiers de Sherbrooke : à votre service depuis 1852, Sherbrooke, Éditions GGC, 2001, p. 168.

Ibid.

La Tribune, 9 juillet 1940, p. 3.

Sherbrooke Daily Record, 9 juillet 1940, p. 3.

Sherbrooke Daily Record, 24 février 1940, p. 36.

La Tribune, 31 juillet 1942, p. 3; La Tribune, 12 mars 1943, p. 3; La Tribune, 16 octobre 1944, p. 7.

Sherbrooke Daily Record, 24 février 1940, p. 36.

Sherbrooke Daily Record, 9 juillet 1940, p. 3. La Tribune, 31 juillet 1942, p. 3.

Sherbrooke Daily Record, 9 juillet 1940, p. 3.

La Tribune, 9 juillet 1940, p. 3. 



  A LIRE AUSSI ...

Notre histoire en archives : la cabane à sucre, un voyage au cœur de la tradition québécoise

Jeudi le 6 mars 2025
Notre histoire en archives : la cabane à sucre, un voyage au cœur de la tradition québécoise
NOS RECOMMANDATIONS
Incendie rue des Ostryers à Orford : un corps retrouvé

Mercredi le 5 mars 2025
Incendie rue des Ostryers à Orford : un corps retrouvé
Millionnaire recherché : un gain de 5 millions de dollars au Lotto 6/49 en Estrie

Mardi le 11 mars 2025
Millionnaire recherché : un gain de 5 millions de dollars au Lotto 6/49 en Estrie
Nids-de-poule : un fléau hivernal sous haute surveillance à Sherbrooke

Vendredi le 7 mars 2025
Nids-de-poule : un fléau hivernal sous haute surveillance à Sherbrooke
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
Daniel Nadeau
Mercredi, 12 mars 2025
Les mains tachées de haine…

François Fouquet
Lundi, 10 mars 2025
L’Amérique sans les Américains…

Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Jeudi, 6 mars 2025
Notre histoire en archives : la cabane à sucre, un voyage au cœur de la tradition québécoise

Alcool au volant : interventions en fin de semaine à Sherbrooke Par Martin Bossé Lundi, 10 mars 2025
Alcool au volant : interventions en fin de semaine à Sherbrooke
Incendie rue des Ostryers à Orford : un corps retrouvé Par Martin Bossé Mercredi, 5 mars 2025
Incendie rue des Ostryers à Orford : un corps retrouvé
Millionnaire recherché : un gain de 5 millions de dollars au Lotto 6/49 en Estrie Par Martin Bossé Mardi, 11 mars 2025
Millionnaire recherché : un gain de 5 millions de dollars au Lotto 6/49 en Estrie
La Maison Aube-Lumière de Sherbrooke prépare son 27e souper L’Envol Par Martin Bossé Jeudi, 6 mars 2025
La Maison Aube-Lumière de Sherbrooke prépare son 27e souper L’Envol
L’avenir a un défaut, il dure longtemps… Par Daniel Nadeau Mercredi, 5 mars 2025
L’avenir a un défaut, il dure longtemps…
Notre histoire en archives : la cabane à sucre, un voyage au cœur de la tradition québécoise Par Bibliothèque et Archives nationales du Québec Jeudi, 6 mars 2025
Notre histoire en archives : la cabane à sucre, un voyage au cœur de la tradition québécoise
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2025 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous