Monchénou écrit de même? Oui, oui! Et ce n'est pas la faute du correcteur automatique!
Je vous raconte.
Samedi matin. Dame Nature avait décidé de nous envoyer un ciel grand bleu et, par voie de conséquence, du soleil. On savait bien que ça ne durerait pas, mais elle voulait sans doute nous signifier qu'elle ne nous avait pas complètement oubliés!
Par ce beau jour, j'ai eu le goût de faire un peu de ménage à l'extérieur de la maison. Cabanon et compagnie... En moins de temps qu'il le faut pour en prendre conscience, voilà que la voiture était pleine de cossins devenus inutiles. Je savais, en bon citoyen, que le centre de tri municipal m'aiderait à en disposer correctement. Rien de mieux pour la tranquillité de l'esprit!
Je me suis donc présenté sur place vers midi trente. N'attendez pas une montée de lait de ma part concernant les services reçus, tout était nickel.
Mais la prise de conscience, par exemple, c'est autre chose!
J'ai été un peu figé, j'avoue. Je faisais tranquillement la file derrière d'autres citoyens tout aussi consciencieux que moi. Je venais de circuler devant le Carrefour de l'Estrie dont le stationnement débordait presque. L'image qui m'est venue est la suivante : l'orgie romaine où le principe est de faire de la place (au centre de tri), pour bien remplir les nouveaux espaces libres par la purge (le centre d'achats).
Dans tous les conteneurs identifiés pour des matières spécifiques, au centre de tri, je voyais plein de choses qui avaient, il y a peu de temps, dans bien des cas, répondu à un « besoin ». Faut dire qu'on a la notion du besoin assez souple!
Dans les trois R du développement durable, le dernier est le recyclage. Le premier est la réduction à la source et l'autre, la réutilisation. Se le rappeler peut être très utile.
Et là, je déprimais un peu en pensant à cette aisance que nous avons à accepter l'évidente obsolescence programmée (qui existe, même si on dit que ce n'est pas légal). Et je me disais : est-ce que c'est ça que je veux pour mon « chez nous » idéal?Je n'ai pas répondu à la question. La file avançait plus vite que ma réflexion, faut croire!
Quelques heures plus tard, je participe à une soirée-bénéfice pour l'organisme communautaire Monchénou. Une organisation noble qui compte 17 pensionnaires. Des enfants spéciaux, dirait-on. Des enfants qui sème, bien malgré eux, une angoisse à leurs parents qui les voient vieillir (et se voient vieillir!) et qui se demandent comment leur enfant spécial vivra une fois qu'ils ne pourront plus s'occuper d'eux. Un organisme qui serait fermé aujourd'hui sans la volonté de fer des gens impliqués.
Monchénou.
Je suis sorti ébranlé de cette soirée pourtant heureuse où les 17 résidants de Monchénou ont été mis en valeur de façon spectaculaire grâce à la magie du cinéma! Des enfants spéciaux qui le resteront toute leur vie. Mais qui ont une maison. Ils baignent dans un environnement où les valeurs sont profondément humaines.
Ils ont un « chez nous ». Et c'est précieux.
Au lendemain de cette journée somme toute normale, je suis encore sous le choc. Et sous le charme. Sous le choc d'une société qui vit à grands coups de consommations diverses, qui s'épuise à performer, qui achète et jette à tour de bras.
Et sous le charme d'un petit groupe de Gaulois qui défient Rome chaque jour pour que les enfants spéciaux le demeurent, dans leur authenticité, dans leur droit de vivre et bien vivre.
Et la question me turlupine toujours autant : comment je le veux, mon chez-nous à moi? Moi qui ai la capacité de contribuer à changer certaines choses?
La question demeure ouverte...
Clin d'œil de la semaine
Je sais que je suis chez nous quand le repos du corps se conjugue avec celui de l'esprit.