« La démarche globale et intégrée. » Telle est la philosophie qui a guidé depuis le début de l'année 2015, le conseil d'administration du CLD et la MRC du Haut-Saint-François. Nicole Robert, préfet, présentait le « chantier très important que la MRC et le CLD ont entamé et qui réunit l'ensemble des partenaires locaux ainsi que ceux du Haut-Saint-François. » C'est ce qui ressortait de l'assemblée générale du Centre local de développement, qui s'est tenue récemment à La Patrie et à laquelle participaient une quarantaine de personnes.
Cette démarche vise à orienter l'essor de l'économie et de l'emploi vers « l'amélioration des conditions de vie des personnes », décrit Dominic Provost, directeur de la MRC et du CLD. Le Centre local de développement s'est doté d'une stratégie entrepreneuriale et d'affaires jumelée à un service d'accompagnement et de financement de projets.
S'ajoute un Plan d'action local pour l'économie et l'emploi (PALÉE) pour créer directement ou indirectement du travail. Ce plan a été maintenu après que la loi 28 a laissé le choix aux MRC de financer ou non le CLD. Les municipalités, les organismes communautaires, des bénévoles et de nombreux autres, comme la commission scolaire, la Corporation de développement communautaire, le Carrefour jeunesse-emploi, la Société d'aide au développement de la collectivité, le Centre local d'emploi, l'Union des producteurs agricoles et la Chambre de commerce y participent.
L'année 2015 a été source d'une importante réflexion sur la survie ou la revitalisation du CLD. La loi 28 a placé la table des maires devant un choix qui a orienté le futur du développement de la MRC. Les élus ont décidé de le préserver parce qu'il « est un excellent plan qu'il faut réaliser ensemble », malgré une coupe de près de la moitié du personnel du CLD, indique Mme Robert. « La MRC a tout de même maintenu intégralement son financement », qu'elle ajoute.
Mme Robert se réjouit de cette décision. « Malgré des ressources très réduites, nos projets du PALÉE, qui sont ambitieux et complexes, avancent très bien », mentionne-t-elle. Elle donne en exemple, entre autres, la réalisation de nombre d'entre eux dans le secteur de Scotstown dont certains, comme le marécage des Scots, s'inscrivent dans le «poumon» du massif du mont Mégantic.
L'exemple du «poumon Valoris», centre de traitement des matières résiduelles, suppose, qu'en concert avec le Centre d'excellence en valorisation des matières résiduelles (CEVMR), s'établissent des entreprises connexes. Il en est de même des «poumons» de l'aéroport, du PDZA, du Chemin des Cantons, d'un potentiel PALÉE, etc.
M. Provost invite toutes les municipalités à se doter d'un plan d'action local. « Chaque municipalité a la responsabilité de mobiliser son milieu, prendre en main son développement et se donner des moyens pour réussir », indique-t-il. La MRC consent à préserver 317 000 $ à cette fin tout en remettant à l'agent, le mandat d'appuyer les élus et les promoteurs de projets et gérer le Fonds de développement territorial. Pour l'instant, à la MRC, on travaille fort pour établir un diagnostic complet de la situation du HSF.
Mme Robert, dans son rapport, lance aussi comme question la pertinence de reprendre les investissements en promotion touristique alors que pour l'instant, la dominante porte sur le développement de l'offre. Elle fait état de négociations entreprises avec le ministère des Transports du Québec pour l'obtention d'un bail pour un long sentier multifonctionnel sur les rails du Québec central, projet de plusieurs millions de dollars. Mme Robert termine son résumé en invitant la population à fournir à la MRC et au CLD de nouvelles idées. Pierre Ruel, producteur laitier, a profité de cette ouverture pour demander d'ajouter au conseil d'administration un secteur réservé à l'agriculture. Le C.A. se penchera sur cette recommandation pour voir s'il peut apporter des modifications aux règlements généraux pour intégrer ce poste à la structure actuelle.
De nombreux projets ont été réalisés ou sont en cours de réalisation depuis la dernière AGA. Plus de 600 000 $ ont été investis sous formes différentes pour aider le lancement d'entreprises ou d'activités économiques diverses. On soulignait aussi la pérennisation d'autres initiatives comme celles du continuum de services, de la Cité-école, de Moisson HSF, de l'expansion de l'aéroport.
Bernard Ricard, directeur adjoint au CLD, pour sa part décrit ce qui s'est passé à la section Services aux entreprises. Entre autres, il indique qu'au CLD, on appuie le développement, on offre du support pour les plans d'affaires et les prévisions budgétaires. Les spécialistes guident les porteurs d'idées vers de la recherche de financement pour favoriser le démarrage, l'expansion d'activités à concrétiser. Ils aident au développement de marchés potentiels et de produits, et à la rationalisation ou au redressement d'affaires.
Lors du dernier exercice financier, le CLD a facilité la réalisation de 37 nouveaux projets pour un budget de quelque 6,4 M$ excluant la participation d'environ 32,1 M$ pour Valoris. Cet apport pécuniaire a permis de créer ou de sauvegarder 286 emplois. Sans recevoir de subvention, 71 autres entreprises ont profité de l'aide technique. Au titre d'exemple de réussite, Chantal Ouellet, mairesse de Scotstown, a décrit le travail au marais des Scots, au barrage Walter-Mckenzie et à la cheminée. Louis Désy, de Chartierville, après la perte de son emploi qu'il croyait permanent, a créé son entreprise d'ébénisterie. Rémi Vachon, au nom de Pierre-Jean Désilets, charcutier de Scotstown, décrit ses activités en pleine expansion.
M. Ricard déplore un effet péjoratif de la coupe de personnel subie lors de la mise en place de la loi 28. « On ne peut plus accompagner autant les promoteurs, on va moins en profondeur, on fait moins de suivi. Ça peut avoir des conséquences négatives à long terme. On va concentrer nos efforts sur le core business », conclut-il. L'excédent des résultats financiers de l'année terminée le 31 décembre 2015 se monte à près de 370 000 $. Cette somme est entièrement réinvestie dans les opérations du CLD.