Depuis quelques jours, la frustration des différentes
associations du milieu de l'éducation s'amplifie envers le gouvernement. Alors
que les trois-quarts des membres de deux syndicats de la région se sont prononcés
en faveur d'une grève plus tôt cette semaine, voilà que le Syndicat de
l'enseignement de l'Estrie (SEE-CSQ) vote également pour ce moyen de pression.
Pour ce dernier regroupement, les membres ont tranché à
raison de 80 % en faveur d'un mandat de grève pouvant aller jusqu'à
l'équivalent de cinq jours. Ces journées seront utilisées au moment opportun si
la position du gouvernement n'évolue pas au cours des prochaines semaines.
C'est la même chose pour le Syndicat du personnel technique
et administratif du Centre de services de la Région-de-Sherbrooke (SPTA-CSQ) et
le Syndicat des enseignants et enseignantes du Collège Champlain de Lennoxville
(SECCL). Ce mandat leur permettra d'entrer en grève au moment qu'ils jugeront
opportun.
Cette interruption de travail demeure toutefois le dernier
recours auquel les associations utiliseraient afin de faire avancer les
négociations. L'objectif est plutôt de pousser le gouvernement à améliorer
leurs conditions de travail.
« Les membres nous disent clairement qu'ils sont exaspérés
de la situation qui prévaut et qu'ils veulent que ça bouge aux tables de
négociation. C'est le gouvernement qui voulait négocier en temps de pandémie,
alors on s'attend à ce qu'il négocie pour vrai, car nous n'accepterons pas une
entente au rabais », explique Richard Bergevin, président du SEE-CSQ.
Avant la pandémie
Les différentes associations soutiennent qu'elles décriaient
déjà la situation alors que la COVID-19 n'était pas présente. Elles plaident
également que le climat s'est détérioré au cours des dernières années et que
l'arrivée du virus n'aide tout simplement pas.
« La situation en éducation était déjà difficile avant la
pandémie, et les besoins sont encore plus criants qu'avant, surtout dans le
contexte de pénurie de personnel que l'on connaît. On doit avoir de réelles
avancées qui vont donner le signal clair qu'on veut attirer une relève et
garder nos enseignantes et enseignants en poste », mentionne M. Bergevin.
Le personnel enseignant réclame notamment des améliorations
significatives en ce qui concerne la composition des classes et les services
aux élèves en difficulté. Il exige également un allègement de la tâche, de
meilleurs salaires, de meilleures conditions d'entrée dans la profession et
moins de précarité.
Les syndicats affiliés à la Fédération des syndicats de
l'enseignement (FSE-CSQ) et à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) feront
le point en février sur la situation des négociations ainsi que sur les mandats
reçus, peut-on lire dans un communiqué de presse envoyé aux médias.
Le Syndicat de l'enseignement de l'Estrie représente les
quelque 3 500 membres des Centres de services scolaires des Hauts-Cantons, des
Sommets et de la Région-de-Sherbrooke. Il compte parmi ses membres du personnel
enseignant de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire,
formation professionnelle et formation générale des adultes.