Je ne
saisis pas ça.
Je veux
dire la dynamique par laquelle on se donne le droit de garrocher des poignées d'insultes
et d'injures quand et comme on le souhaite.
Ça
rappelle l'intimidation des cours d'école, mais à la puissance 10 proposée par
les médias sociaux. Soudainement, ce n'est pas que le faiblard qu'on attaque en
groupe, c'est tout le monde qu'on peut attaquer, presque en toute impunité. Et
les médias sociaux nous permettent de multiplier la force du groupe
d'assaillants en créant des collectivités prêtes à attaquer à tout moment.
Au nom,
souvent, de la liberté. Paradoxal, quand même!
Cela
dit, je saisis bien la colère qu'on peut ressentir quand tout va mal. Quand la
guerre s'enlise, quand les dérives climatiques frappent, quand les
gouvernements (tous paliers confondus) ne répondent pas aux attentes.
Ce que
je saisis bien aussi, c'est l'état d'esprit qui peut nous animer quand on voit
les ratés d'un système de santé qui n'arrive pas à s'occuper de tout le monde,
ou quand on voit les écoles en décrépitude et qu'on entend le ministre affirmer
que les dirigeants des centres scolaires mettent ça pire juste pour avoir plus
d'argent...
Et je
pourrais ajouter à cette liste qui pourrait s'allonger encore et encore.
Je
saisis bien la frustration qu'on peut vivre par rapport au problème criant des
logements sociaux. Au problème du logement en général, je devrais dire, puisque
la difficulté de se loger ne touche pas que les plus démunis.
Je sais
bien aussi que la classe moyenne a de plus en plus de difficulté à se
positionner sur l'échiquier social tant les prix des items de base (nourriture,
logement, etc.) ont augmenté.
Encore
une fois, notre société se retrouve devant des choix à faire.
Mais
c'est devenu plus difficile du simple fait que les problèmes deviennent plus
complexes et les solutions moins simples.
Au
moment même où on aura besoin de se parler beaucoup plus; au moment même où les
moyens de communiquer n'ont jamais été aussi simples et élaborés, eh bien,
voilà que l'intimidation orale et écrite gagne du terrain chaque jour.
La violence
comme arme?
Je
saisis bien aussi qu'il paraisse impossible d'influencer les choses et, que
bien honnêtement, les politiciens ont souvent compté dans leur propre filet au
fil des ans, minant la crédibilité même du processus.
Je
conçois aussi très bien le besoin de manifester son insatisfaction, sa colère.
Le droit de manifestation est imbriqué dans un processus démocratique sain.
Mais il
y a un mais.
Entre
une action concertée pour faire savoir son mécontentement et des séances de
garrochage d'insultes, d'injures et de menaces via les médias sociaux, il y a
une puissante marge!
Je crois
vraiment que la violence n'engendrera que plus de violence.
Allez
traiter quelque de ci ou de ça ne fera que braquer la personne visée. Rien
n'avancera dans les idées. Faire des menaces envers un individu ou sa famille
relève d'une culture mafieuse.
Non
seulement c'est contreproductif, mais c'est surtout de la semence qui n'annonce
rien de bon pour la vie en société.
On a
l'obligation de trouver une façon de vivre ensemble. Personne ne peut prétendre
le contraire. On a un modèle à choisir, cela dit. Et on ne parlera jamais d'une
même voix. C'est et ce sera toujours normal.
Réagir
et attaquer, voilà deux choses complètement différentes! On a aussi
l'obligation morale de le comprendre...
Clin
d'œil de la semaine
Rien ne
s'est jamais construit avec de l'intimidation. Mais on ne compte plus les
destructions, par exemple...