Le ciel
est plein bleu à Sherbrooke, pour paraphraser Ferland dans Je reviens chez
nous. Ou grand bleu, comme dirait une amie Suisse...
Bref, il
fait beau, pour reprendre l'expression populaire qui concrétise notre habitude
à tout diviser en deux, sans autres nuances; il fait ou il fait pas beau.
Point.
Fête des
Pères, je disais.
Cet
anniversaire arrive derrière la fête des Mères en importance relative. Ça ne fait
pas tinter de clochette émotive en moi, avoué-je. Bien heureux du coup de fil
de mes fils, bien sûr, mais pas de quoi fouetter un chat si rien n'est
organisé. Je regrette presque ma dernière phrase! De nos jours, je pourrais être
fouetté juste pour l'utilisation bien anodine de l'expression fouetter un
chat. Très contemporain, comme réaction : on serait d'accord à
fouetter celui qui fouetterait un chat. Nous ne vivons pas dans une époque
particulièrement conséquente.
Mais,
bon. J'y reviendrai bien dans une autre chronique. Pour le moment, bonne fête à
tous les pères! Sincèrement. Sans arrière-pensée. Juste de même!
Ce n'est
pas une anecdote, être père, après tout! Ça vient avec son lot de doutes, de
gestes maladroits, de questions embêtantes... Tout ça dans un univers où les avis
des spécialistes pullulent et où les jugements de valeur non fondés inondent
les réseaux sociaux.
Il y a
plein de statuts et de balados qui disent comment faire pour être un bon
parent. Il y en a encore plus pour dénoncer vertement ceux qu'on ne considère
pas comme de bons parents...
Dans un
monde où les ressources semblent nombreuses, disons que les ressources utiles
se font rares.
En plus,
des couches de considérations viennent aussi changer la dynamique de la
parentalité. La moitié des cellules familiales (comme si la famille était une
prison!) se retrouvent avec un papa et une maman qui ne vivent plus ensemble.
L'harmonie est alors à géométrie particulièrement variable, évidemment.
Même
dans les situations où la bonne foi règne et où les conditions gagnantes sont
parfaitement alignées, il y a des ajustements perpétuels.
L'autorité parentale
L'image
du père pourvoyeur qui ne s'implique auprès des siens que pour assurer la
discipline et ramener de l'argent pour manger a, heureusement, beaucoup évolué.
Le papa
compréhensif, proche de ses émotions, attentif, joueur, accompagnateur et quoi
encore, cherche souvent la bonne manière de faire les choses. En plus, une fois
sur deux, il doit tenir compte d'un autre visage dont le rôle est parfois
ingrat : le beau-papa. Même quand tout le monde est de bonne foi, le
beau-papa aussi cherche à dessiner son parc, veut définir son rôle, ses
limites.
Si on
nage dans la mauvaise foi, c'est autre chose. La mauvaise foi, ça ne se gère
pas. Pour que les choses fonctionnent, il faut d'abord de la bonne foi,
alors...
Pour
l'enfant, jeune, ado ou adulte, il y a aussi des défis. Le très pratique
« t'es pas mon père » peut s'accorder très bien avec « le chum
de maman, lui, y veut! », au gré de l'endroit où se trouve l'enfant.
Pas
simple, tout ça.
C'est
devenu une sorte de cliché à la mode, mais on dit que ça prend tout un village
pour élever un enfant.
Dans ce
contexte, le village, c'est souvent la famille dite recomposée. La condition de
base pour que le village évolue bien est simple : la communication.
Plus simple à dire qu'à faire, je concède.
Si on
peut s'attendre, lors d'une séparation, que les enfants auront des réactions
d'enfants, il va alors de soi que les adultes agissent en adultes...
En ce
matin de fête des Pères, je pense à tous ces papas et beaux-papas qui
souhaitent seulement que la vie de tout le monde de leur petit village soit
heureuse, enfants compris, évidemment. Je pense à vos réflexions, à vos
actions, à vos préoccupations. Je salue aussi les très nombreuses situations
familiales harmonieuses dans lesquelles les valeurs communes dépassent les
visions trop personnelles.
Les
enfants sont influencés par des adultes significatifs autour d'eux. Quoi qu'on
en dise, quoi qu'on en pense, on ne choisira pas pour eux ce qui va les marquer.
En bien ou en mal.
Alors, c'est
en pensant à tous ces enfants qui prennent leurs repères dans ce qu'ils
observent que je dis : bonne fête des pairs!
Clin
d'oeil de la semaine
Force
est d'admettre que père et mère ne viennent plus en paire, alors que des pairs
s'invitent dans le décor...