Après s'être lancés, il y a trois ans, dans l'aventure de l'élevage sans expérience ni filet de protection, Anne Bélanger et Frédéric Poudrette ont réussi à se créer une ferme des plus intéressantes.
Au début, ils ont eu de la difficulté à trouver les bons bailleurs de fonds parce qu'ils visaient une agriculture hors norme. Toutefois, ils ont réussi à se démarquer puisque chaque année, l'entreprise double sa production.
Ils élèvent, pour la chair, du sanglier, du cerf rouge, du porc Tamworth, des dindons sauvages et du lapin de races Géant papillon français, Bleu de Coolus, Nouvelle-Zélande et Géant des Flandres. Pendant que Mme Bélanger continue d'être active sur le marché du travail, M. Poudrette vaque aux bons soins des animaux tout en améliorant les équipements pour gérer plus efficacement les différents troupeaux.
Entre autres, l'entretien des clôtures, l'établissement de nouveaux parcs, la finition du bâtiment où sont triés, stérilisés et expédiés les animaux lourds occupent une bonne partie de son temps. Ces derniers sont élevés en pleine nature pour leur confort. M. Poudrette reconnaît qu'il faut plus de temps pour obtenir une carcasse au poids désiré quand ils sont en liberté. Cependant, la qualité de la chair s'en trouve améliorée et l'indice de gras, de beaucoup diminué.
Le couple d'éleveurs mise sur le développement durable pour croître. Bientôt, l'électrification des enclos se fera grâce à l'énergie solaire. Pour diminuer l'empreinte carbone, ils brassent des affaires avec les entreprises locales. D'ailleurs, pour la qualité de leur produit et sa transformation dans la MRC, principalement, ils ont reçu l'accréditation Créateurs de saveurs. L'Abattoir Rousseau reçoit le gros gibier et en fait la découpe. La transformation est confiée à Pierre-Jean Désilets, de la Charcuterie Scotstown. Les rillettes, terrines, cretons, smoked meat, peperettes, saucissons secs et autres y recoivent les meilleurs traitements. Les lapins rejoignent l'Abattoir Pouliot de Saint-Henri-de-Lévis. Les aliments préparés sont expédiés sur les marchés de Montréal, au marché de la Gare de Sherbrooke, à North Hatley, Racine, etc.
Le couple vend aussi à la ferme. M. Poudrette concède que le démarrage de l'entreprise a été ardu. Le fait de se lancer dans ce genre d'entreprise sans expérience a alarmé les bailleurs de fonds, reconnaissait-il. Cependant, après trois ans de fonctionnement, il constate que le modèle d'affaires que le couple a développé fonctionne bien. « Le goût fait notre commerce », confie-t-il. Après que les consommateurs ont goûté à leurs produits, ils reviennent.