Le lundi 7 mars, dans le cadre de la
Journée nationale contre l'exploitation sexuelle des jeunes femmes, le CALACS
Agression Estrie lançait une campagne de
sensibilisation en s'attaquant à la source du problème et en lançant un message
clair : celles qui pensent que c'est « juste de l'argent
facile » la campagne a initié une
grande offensive afin d'éduquer les jeunes femmes de 14-25 ans sur ce sujet si tabou.
Le
lancement de cinq capsules web via le microsite : www.cestpasunjeu.com
a comme but de sortir les jeunes femmes de l'emprise de leur proxénète, et surtout,
prévenir la venue de nouvelles personnes dans la roue infernale de
l'exploitation sexuelle.
En utilisant le
slogan « C'est pas un jeu » et en intégrant des affiches
publicitaires assez choquantes visuellement, au goût des jeunes (illustrations
de jeux vidéo inscrivant : Game over!), le Centre d'aide et de lutte
contre les agressions caractères sexuels (CALACS) de l'Estrie, a comme simple
objectif d'ouvrir davantage les yeux sur cette réalité de plus en plus présente
chez les jeunes femmes de la région. La campagne « C'est pas un jeu »
tente globalement de rejoindre ces travailleuses ou futures travailleuses
exploitées sexuellement, là où elles sont. Le CALACS Agression Estrie et six de
ses confrères à la grandeur de la province se sont inspirés du vécu de
nombreuses survivantes d'exploitation sexuelle afin de construire l'histoire de
trois personnages féminins fictifs dans cinq capsules vidéo. « Nous
voulons juste dire aux jeunes femmes, spécialement en pandémie, que oui c'est
de l'argent facile, mais ça implique beaucoup plus que ce que ça semble être.
Souvent ces filles-là ne savent même pas qu'elles sont manipulées, nous voulons
qu'elles reconnaissent les signes, mais aussi qu'elles osent s'en sortir et
comprendre que oui c'est possible de t'en sortir même si tu crois que tu es
trop sous l'emprise de ton entremetteur, toute une équipe est là pour
t'accompagner vers un meilleur mode de vie », racontait hier en entrevue,
l'intervenante au CALACS Agression Estrie, assignée aux communications, Kelly
Laramée. L'information contenue dans les capsules aborde avec un langage
familier la triste réalité de l'exploitation chez les jeunes femmes en
s'inspirant des confidences de vraies survivantes portant sur le fait qu'il y a
toujours un nombre plus élevé de clients, de la consommation de drogues, de
fausses amitiés, un accord brisé, une déception amoureuse. Mme Laramée termine
en mentionnant : « Elles doivent le réaliser dès les premiers signes que l'exploitation sexuelle, ce n'est pas un
jeu tout simplement et que tu peux devenir Game
Over, assez vite ».