Je suis surpris (agréablement, dois-je dire !) de l'impulsion
positive que vient donner Kamala Harris à la campagne présidentielle
américaine.
Je ne vais pas dans le débat d'idées défendues par les démocrates
ou les républicains. J'ai bien mon idée là-dessus, mais là n'est pas le propos.
Reprenons ça du début de ma réflexion.
Ramener un peu d'espoir dans la campagne fait du bien !
J'aime bien fouiller l'étymologie des mots. D'où vient tel
mot, que voulait-il dire au départ et quel a été son cheminement de sens
au fil des années ?
Les sources s'entendent pour la source latine du mot espoir :
sperare. Signification de sperare? Considérer quelque chose comme devant
se réaliser.
Dans le dictionnaire Littré, on dit que dans l'ancienne
langue française, espoir voulait dire peut-être...
C'est déjà un espoir plus mou !
La place de l'espoir
J'écris cette chronique alors que le ciel de Sherbrooke est rempli
de particules qui donnent à l'air un aspect de brouillard constant. Impressionnant
de savoir que ce sont des particules liées aux grands feux de forêt qui
sévissent dans l'ouest canadien depuis quelques semaines !
Disons que ça donne un grand coup à la perception que ce qui
se passe loin de nous n'a pas d'effet sur notre environnement personnel.
J'écris aussi cette chronique au moment où le Moyen-Orient
est menacé d'une guerre dont le déploiement fait peur.
Au moment aussi où les Américains vont acheter pour des
millions de dollars de munitions fabriquées au Québec pour appuyer Israël dans
cette guerre, alors que le gouvernement canadien avait décidé de ne pas
soutenir en armement Israël.
Au moment où l'Ukraine frappe plus fort sur la Russie qui va
contre-attaquer encore plus fort, le tout dans une spirale sanglante où des
humains non concernés directement perdront la vie.
Je pourrais ajouter les changements climatiques et la
multiplication des événements météorologiques de plus en plus intenses et tant
d'autres éléments.
Et c'est là que la question me vient en tête : il reste
encore de l'espoir ? Mais au fait, c'est quoi l'espoir ?
Retour sur les Jeux olympiques
Je ne suis pas du genre à regarder des heures de compétions
entre les athlètes. Je me contente des résumés quotidiens. Je n'ai pas l'âme
d'un sportif.
Mais la cérémonie de clôture des Jeux, elle, m'a vraiment
touché. Un moment de paix de l'esprit. Une sorte de bouffée de bien-être.
Un vent d'espoir.
Voir tous ces athlètes qui déambulent d'abord à la queue leu
leu, puis côte à côte, l'air réjoui, jasant et riant avec les autres athlètes,
tous pays confondus, ça faisait du bien.
Pour un bon moment, ces athlètes ont fredonné des airs
connus universellement : Charles Aznavour, Joe Dassin, Queen et autres ont été
diffusés dans une initiative réussie de mettre en place un karaoké puissant et
universel, unissant des milliers d'athlètes et spectateurs réunis.
Si vous êtes du genre à dire que l'art est une perte de
temps et d'énergie, que ce sont juste les « vraies affaires » dont il
faut parler, je vous dirai que j'ai un argument supplémentaire pour tenter de
vous faire changer d'avis !
Pendant ces précieuses minutes, que de la joie, des rires et
des accolades. Avec des voisins différents, venus d'autres contrées, mais
réunis au nom du sport, bien sûr, mais qui expriment leur plaisir d'être
ensemble par la musique chantée !
L'espoir est nécessaire. C'est la porte d'entrée de tous les
possibles.
L'espoir sans action est une prière. L'espoir avec action
est un moteur dont on sous-estime la force.
Si tous les peuples peuvent faire des la-la-la en dansant sur
l'air de la chanson Aux champs Élysées de Joe Dassin, avant de
chanter en chœur We are the champions, de Queen, c'est qu'on peut aussi
se parler, se comprendre et partager des enjeux qui vont bien au-delà des chicanes
politiques, territoriales et même religieuses, là où on utilise la religion
comme outil de manipulation massive.
Très souvent, le politique a étouffé le sport au gré des
boycottages imposés à des athlètes sans trop se soucier de l'impact sur
ceux-ci ; trop souvent aussi, des abus ont été commis au nom de la volonté de
démontrer que mon système politique est meilleur que le tien.
Lors de la cérémonie de clôture, voilà que les athlètes ont
montré qu'ils ont beau compétitionner les uns contre les autres, ils ne sont
pas, par définition, opposés les uns aux autres.
C'est la grande leçon de cette cérémonie des Jeux de Paris,
pour moi.
Il reste à faire de cet espoir un moteur susceptible de
changer positivement les choses dans notre monde qui n'est pas si grand ni si
étanche aux problèmes des autres quand je regarde le ciel de Sherbrooke ce
matin...
Clin d'œil de la
semaine
Quand on entonne une chanson de façon
individuelle, tout est scruté : la moindre fausse note est notée !
Quand une foule chante, il n'y a plus de jugement,
qu'un air et des paroles qui sèment une énergie magique.