Les Jeux olympiques d'hiver 2014 sont terminés.
Au-delà des médailles, pour moi, ce sont les repères
qui devraient nous guider vers une réussite... un jour!
Les repères, ce sont ces points d'ancrage. Ce qui fait
que nous nous reconnaissons. Ce qui fait que les choses ont un sens.
C'est vrai pour un enfant qui apporte sa doudou quand
il couche chez ses grands-parents. Ceux-ci ont beau l'aimer, la doudou est un
repère qui le raccroche à ce qui a du sens dans sa vie, son entourage immédiat.
C'est vrai pour les adultes. C'est vrai pour le deuil
et toutes les épreuves que nous rencontrons au fil des ans.
Autre exemple. Depuis une dizaine de jours, sur
Facebook, une page est apparue : T'es de Sherbrooke si... Le jeu consiste à
compléter la phrase et, ainsi, partager autant de repères qui nous sont chers
avec d'autres Sherbrookois.
Les repères nous disent d'où on vient et contribuent à
nous guider pour la suite des choses.
La période des Jeux olympiques devrait devenir un
repère dans l'histoire moderne. Je m'explique.
Pendant une quinzaine de jours, des athlètes
convergent vers une ville. Ils ont travaillé pendant des années pour se rendre
là. Ils vont offrir une prestation. Juste une. Ou, s'il y en a plusieurs, c'est
qu'ils peuvent tout perdre à chacune d'entre elles. Ils sont là. De toute
évidence, dans chaque sport, une espèce de confrérie internationale existe
entre les athlètes d'une même discipline. Comme s'ils se présentaient là et
que, soudainement, ils se hissaient au-dessus de la mêlée.
Et la mêlée, c'est toute la bêtise humaine qui entoure
l'organisation même des Jeux. Les 50 milliards qu'ont coûtés les Jeux russes,
la connerie d'organiser une compétition d'hiver là où il n'y a pas d'hiver. La
stupidité de toute la pression politique sur les organisations sportives. Et
j'en passe.
Être au-dessus de la mêlée, pour les joueurs de
hockey, c'est le fait de jouer en équipe avec des joueurs qui, en d'autres
temps, sont des ennemis sur la glace. C'est cette façon de jouer honnêtement,
sans tenter, à chaque jeu, d'arracher la tête de l'adversaire. C'est cette
façon de jouer proprement, sans envoyer un "goon" qui sait à peine
patiner pour détruire un adversaire. Au-dessus de la mêlée, c'est aussi de ne
pas se battre, de ne pas laisser tomber les gants. Le match pour la médaille
d'or a démontré, pour moi, que le spectacle ne souffre pas de l'absence de
violence, comme le prétend le commissaire de la LNH.
Au-dessus de la mêlée, c'est de jouer avec intensité
et de faire en sorte qu'une commotion cérébrale qui survient n'est pas liée à
un jeu vicieux, mais bien à un accident de parcours.
Les Jeux olympiques devraient nous donner ces repères
essentiels dans le monde actuel.
Les Jeux sont terminés.
Et on reviendra bien vite aux anciens repères. Ceux
qui font que nous sommes en guerre les uns contre les autres, que les abus de
confiance et la corruption mènent le bal un peu partout sur le globe.
Comme aux Jeux, la solution à des repères renouvelés
ne passe pas par la machine des Jeux, elle passe par les athlètes.
Dans notre monde, elle ne passe pas par la machine
gouvernementale, mais par les gens qui forment les sociétés.
C'est ce petit repère qu'on a perdu en route.
Clin d'œil de la semaine
Il y a bien longtemps que les joueurs de la ligue
nationale de hockey n'ont pas besoin d'argent.... C'est de l'or qu'ils
veulent !