Les canaux de télé spécialisés regorgent de « pimp ». « Pimp » mon garage, mon patio, ma roulotte... ma femme. Bref, tout se « pimp ». Se dope à quelque chose. Tout peut être artificiellement amélioré.
Bien voici, je me demande, ces temps-ci, si toutes ces émissions ne sont pas directement inspirées des Jeux olympiques!
Je sais, ma relation avec les Jeux olympiques n'est pas claire. On en a parlé, vous et moi, il y a deux semaines. Mais quand même... Faut croire que tout n'a pas été dit.
Le dopage hante les présents Jeux de façon assez spectaculaire. Des déclarations d'athlètes qui en dénoncent d'autres commencent à poindre en temps réel, souvent juste après les compétitions.
Avouez que quelqu'un qui a été reconnu pour dopage il y a 18 mois et qui gagne l'or aujourd'hui, ça ne fait pas très sérieux.
Il y a plusieurs années, on a réalisé l'importance politique de gagner la première place au tableau des médailles. Dès lors, on a engagé des spécialistes pour « pimper » les athlètes. Comme on le fait pour un garage à la télé. Avant, le garage servait à garer une voiture, les pelles à neige et les pneus d'hiver. « Pimpé », le garage fait tout ça, mais reçoit une table de pool escamotable, un réfrigérateur à bière, un système de son et des causeuses rétractables pour regarder le match sur un écran plat géant. Si je peux ainsi « pimpé » mon garage, pourquoi ne pourrait-on pas le faire avec les athlètes?
Ça donne ce qu'on voit.
Le dopage agit sur les Jeux actuels comme la substance qui a rendu verte l'eau de la piscine. Et la façon de régler le problème est la même : on vide et on change l'eau au complet.
Ah! Tiens! On pourrait peut-être « pimper » la grille horaire des compétitions en ajoutant un autre bloc de deux semaines. Le premier bloc est pour les Jeux réguliers, les athlètes propres. Le deuxième bloc présente les Jeux paralympiques. Le troisième, les athlètes dopés.
Depuis le début des Jeux, je me laisse prendre au jeu (sans jeu de mots...) Je suis heureux de voir, lire et entendre les performances des athlètes. Mais j'avoue qu'il faut toujours que je me conditionne, avant d'avoir un peu de plaisir, à oublier le fait que ça se peut que tout ça soit « pimpé ». C'est un peu comme tenter de croire que la nouvelle Miss Monde est vraiment là pour faire une croisade dont l'unique objectif est de contrer la faim dans le monde.
J'ai un respect infini pour les athlètes propres. Je sais l'oubli de soi que nécessite une présence aux JO. Je sais aussi la multitude des obstacles rencontrés et la persévérance nécessaire pour arriver au bout.
Mais le reste, j'ai beaucoup de misère. Et pas du tout de respect.
Clin d'œil de la semaine
Les athlètes russes sont dopés à la Poutine...