Serein dans la défaite et loin d'être amer, le député battu dans Compton-Stanstead, Jean Rousseau, aux dépens de la candidate libérale Marie-Claude Bibeau, quitte la vie politique et démissionne de sa formation politique NPD. « C'est fini la politique pour moi. Ça fait 12 ans que je donne au NPD, je veux reprendre ma vie en main. »
Ces commentaires ne sont pas lancés sous l'impulsion du moment et sont pleinement réfléchis puisque M. Rousseau les a formulés quelques jours après l'élection, du 18 octobre dernier. Le député défait estime avoir suffisamment donné et c'est sans regret qu'il souhaite passer à autre chose. « Quand j'ai pris ça, il y a 12 ans, on était trois membres au NPD et j'étais le troisième. J'ai monté le membership et j'ai porté ça à bout de bras. J'y ai mis 12 ans de ma vie et même de mes ressources financières. » Avouant qu'il s'agit d'un travail exigeant et difficile surtout pour les jeunes familles comme la sienne, l'ex-député mentionne avoir savouré chaque moment et adoré les opportunités que lui procurait la vie politique. « As-tu pensé, je n'avais jamais pris l'avion avant d'être député ? J'ai eu à faire des voyages avec des collègues parlementaires. »
Père de deux jeunes enfants, M. Rousseau mentionne avoir trouvé la dernière campagne difficile. « Ça ne favorise pas les candidats avec les jeunes familles. Les électeurs se sont prononcés et quoiqu'on en pense, il faut le respecter. Quand le vote est sorti dans les maritimes, on savait que nos heures étaient comptées. Ce qui nous avait permis de gagner, le vote du Bloc, a switché au libéral. »
Transition
Bon joueur, M. Rousseau a l'intention de collaborer avec la nouvelle députée, Mme Bibeau, notamment pour le transfert des dossiers. « Il n'est pas question de transition sauvage, on va collaborer. » Au chapitre des individus, le député défait mentionne « on va demander aux citoyens l'autorisation de transférer leur dossier que ce soit en matière de chômage, d'impôt, de citoyenneté et immigration. On va faire part de nos commentaires sur l'évolution de certains dossiers concernant des organismes », de compléter M. Rousseau.
Pour l'instant, l'ex-député s'accorde un peu de repos et va regarder les opportunités qui s'offrent à lui. Un brin philosophe, M. Rousseau mentionne « dans la vie, il arrive plein d'opportunités; c'est à nous de les choisir. » Si la vie politique est terminée, M. Rousseau n'a pas l'intention de baisser les bras pour autant. « Je vais militer dans d'autres organismes que ce soit pour les premières nations ou l'environnement », de compléter sereinement M. Rousseau.
France Bonsant
Défaite pour une seconde campagne consécutive, la candidate du Bloc Québécois, France Bonsant, n'en est pas démoralisée pour autant. « C'est moins dur que la première fois où on n'avait pas vu ça venir. Là, on savait que les gens voulaient du changement et se débarrasser de M. Harper. Les gens se sont tournés vers les libéraux. » Fière de sa campagne, Mme Bonsant refuse de s'engager à dire si la vie politique, c'est terminé pour elle. « Je vais continuer à militer au Bloc en tant que souverainiste. » Interrogée à savoir si elle serait tentée par la scène provinciale, Mme Bonsant dit préférer laisser la place aux jeunes. « On a une belle relève au provincial et je préfère les aider », complète-t-elle.