J'ai
beaucoup aimé la série des films Histoire de jouets. La nostalgie de l'enfance,
peut-être. C'est comme si toutes ces histoires que je m'inventais en m'amusant
avec ces jouets se retrouvaient, d'une certaine façon, à l'écran.
Mais
Monsieur et Madame Patate n'y seront plus. Le jouet de Hasbro sera dorénavant
non genré, nous disait Le Devoir cette semaine. Donc, "Tête de patate"
survivra, mais plus de Monsieur ou de Madame. Un jouet qui se voudra plus
inclusif, nous dit-on. Pourtant, la moustache de Monsieur pouvait s'installer
sur Madame sans problème. Après tout, les enfants ont l'œil pour les moustaches
qu'on cherche à cacher!
La
prochaine étape pourrait bien être que, finalement, c'est l'utilisation même de
la patate qui n'est plus appropriée! Ce n'est pas respectueux pour ce légume
qu'on sous-estime depuis des années, mais qui a des vertus nutritives
certaines. Ça fera, le rabaissement de la patate! Respect pour la patate! C'est
un être vivant, après tout!
Et si,
un peu plus tard, quelqu'un mettait sur pied un mouvement visant à protéger
l'intégrité des légumes et des fruits, insistant sur le fait qu'il est démontré
que ce sont des êtres vivants qui arrivent à une forme de communication entre
eux? Eh, bien, serait-il alors éthiquement acceptable d'ainsi ridiculiser la
patate en s'en servant comme un vulgaire jouet? En leur faisant porter un
chapeau et une moustache?
Et si ce
mouvement de protection de l'intégrité des légumes et des fruits estime qu'il y
a quelque chose d'émotif dans les relations entre les plantes, bien là, il ne
sera plus convenable d'en manger. Pas plus que tout ce qui est vivant autour.
Le
respect du vivant qui s'extirpe de la chaîne alimentaire! La chaîne qui
débarque et stoppe la randonnée des humains.
Tout ça
pour dire que « Tête de patate » deviendra peut-être une insulte
anxiogène.
Qui
sait?
Oui,
oui, je sais, je vais très loin. Un peu trop, probablement, mais assez pour
démontrer qu'à travers tous les outrages et les éléments anxiogènes dont on
parle ces temps-ci, il est difficile de trier le valable du ridicule. À faire
tous les combats en même temps, sans tri, on finit par dévaloriser les combats
qui sont méritoires.
Du
moins, c'est comme ça que je ressens le tout.
Une
pensée pour l'environnement
Moins
sarcastique, cette fois, une petite pensée pour l'environnement.
Le
vaccin contre la Covid-19 s'installe en résidence. Et tout va bien. C'est le
résultat d'une assez formidable mise en commun des forces disponibles qui a
catapulté ces vaccins dans l'arène dans un temps record!
Les
ressources financières ont été déployées. Les scientifiques ont brisé des
plafonds de verre et ont collaboré. On a su résister au complotisme. Bref, on y
arrive! La réaction globale pour contrer une pandémie de la sorte nous fait
croire en demain, il me semble. Quand on veut, on peut! Ça marche, des fois! Quand
on constate l'ampleur du problème, on ignore et transgresse bien des
contraintes.
C'est
juste dommage qu'on ne prenne pas la décision de considérer la dégradation de
l'environnement comme un enjeu majeur...
Clin
d'œil de la semaine
« Tu
fais quoi de la relâche? »
« Je
joue à Monsieur Bricole! »
« Tu
vis dangereusement... ôte le monsieur, pis vite, genre... »