Dernièrement, Jacques Boutin, de Newport, peintre et cinéaste animalier, auteur de quelque 150 toiles et dessins ainsi que de huit vidéos, présentait ses deux dernières réalisations en version francophone et anglophone: Coeur de pics et La fascinante oie blanche.
Fruit d'un travail qui s'étirait sur quelque 3 ans, M. Boutin a su immortaliser de façon magistrale les pics-bois qui vivent en Estrie et l'oie blanche qui y transite par les champs et les étendues d'eau. Quelque 240 personnes se sont procuré des billets pour assister à la présentation.
Le maître, passionné de nature et de ses manifestations, se veut un témoin des activités animales actuelles afin de les transmettre aux générations à venir. D'ailleurs, en exergue, il cite ce mot qui témoigne de l'urgence de protéger la planète et ses habitants en adoptant des comportements respectueux de l'environnement. « La planète n'est pas en danger, mais l'homme ne sait pas qu'il l'est. »
M. Boutin ne compte pas les heures qu'il consacre à peindre et à filmer la faune. La patience est une de ses grandes qualités. « J'emploie peu les téléobjectifs, explique-t-il. J'essaie d'apprivoiser les bêtes afin de les approcher le plus possible, comme je l'ai fait pour les castors et les oies blanches. » Pour qui s'est déjà essayé à s'approcher des voliers de bernaches, il est facile de comprendre les difficultés qu'a pu rencontrer l'artiste.
« Monter un film c'est une affaire d'équipe », indique ce passionné de la nature qui a sélectionné, au sein des heures et des heures de métrage, les quelque 60 minutes que dure chaque projection. Il a tenu à souligner les rôles de Rachel Bériault, à l'écriture, Nancy Wright, à la traduction, Serge Boutin et Laval Maltais, pour la musique et Jean-François Nolin pour la narration.
L'artiste accompli donne aussi des cours de peinture. Une quinzaine d'élèves parmi les 32 qu'il compte l'ont accompagné pour présenter les fruits de leur apprentissage. Malheureusement, les conditions climatiques ont empêché plusieurs d'entre eux de participer au vernissage.
« Avez-vous d'autres projets à réaliser sous peu? », a-t-on demandé au cinéaste. Et comment! Avec Jocelyn Huppé, collectionneur émérite de papillons, il a filmé l'éclosion d'une chrysalide qui expulse sa tête du cocon et qui, passant du vert au brun, déploie graduellement ses ailes pour les faire sécher. Tous deux essayaient de comprendre comment elle évolue avant de devenir lépidoptère. Déjà les deux hommes avaient tenté d'immortaliser ce moment tout à fait exceptionnel. Lors d'un tournage qui s'étendait sur plusieurs heures, ils ont manqué cet instant particulier, parce que fatigués. Ils s'étaient absentés quelques minutes. « Selon M. Huppé, peu de scientifiques ont pu photographier ou filmer cet instant très spécial dans l'évolution de la chenille qui se transforme en papillon. » Déterminés, les deux passionnés se sont repris. Ces séquences seront rassemblées pour produire un film qui sera présenté un peu plus tard.
Pour l'instant, deux autres longs métrages sont en préparation. Le premier portera sur les chevreuils et le second sur les dindons sauvages. « Il me manquait des séquences avec les bébés. J'ai réussi à en filmer. C'est incroyable les découvertes que je fais », s'émerveille encore celui qui sait immortaliser sur pellicule la faune de nos régions.