L'intervention divine. Celle qu'on finit par souhaiter quand tout tourne au pire. Celle qui devient le dernier recours quand plus rien ne semble avoir de sens.
Une vaste étude dans près d'une centaine de pays tend à démontrer que le nombre de personnes qui croient en Dieu gonfle quand les choses vont mal. Les données sont variables selon les pays et les cultures, mais l'impact de l'augmentation de la foi est réel, semble-t-il.
Je ne suis pas surpris.
Pour moi, la foi soudaine en une intervention divine pour régler une situation donnée joue sur deux tableaux : le désarroi et la paresse.
Le désarroi de celle ou celui qui ne voit pas trop comment s'y prendre pour colmater le bateau qui coule. Et la paresse de celui qui sait quoi faire, mais qui tasse le problème dans la cour de l'autre en se disant que « ça va s'arranger ».
Je me souviens de cette histoire racontée lors d'un cours de religion au secondaire : une personne est accrochée à une grosse branche d'arbre qui flotte en pleine ville lors d'une inondation majeure. Elle risque de se noyer. Elle prie. Et prie. Elle est certaine que Dieu interviendra. Sa foi l'aveugle jusqu'à refuser, trois fois plutôt qu'une, l'aide de secouristes. De fait, elle se noie. C'est devant Saint-Pierre qu'elle demande des explications :
-Dieu a ignoré mes prières!
-Ben là! On t'a envoyé trois chaloupes!
L'exemple voulait illustrer la notion du « aide-toi et le ciel t'aidera ».
Le ciel, le ciel, c'est pas une raison pour rien faire!
Les résultats de l'étude sur la croyance en Dieu en période difficile m'interpellent pas mal.
Les discussions vont bon train chez les jeunes couples (à tort ou à raison) quant à la pertinence d'avoir des enfants de nos jours. La situation environnementale qui devient périlleuse et les tensions qui se multiplient face à une économie mondiale qui déjoue les modèles acquis se combinent à une intolérance visiblement grandissante de la différence de mode de vie et de croyance.
Et, qu'on le veuille ou non, tantôt (dans quelques décennies) il faudra se tasser les uns sur les autres dans un espace terrestre plus restreint et aux ressources naturelles diminuées.
Prions, mes frères...
Au fond, je crois que tout le monde comprend que la menace est réelle. Et qu'elle ne vient pas que d'un endroit. Je pousse même ma chance jusqu'à prétendre que les climatosceptiques, tout comme les gens qui croient au modèle économique « autorégulant » actuel et aussi ceux qui se replient sur eux-mêmes face à la différence idéologique et culturelle des autres, le font pour une raison : ils espèrent que même s'ils ne font rien ou qu'ils font comme si de rien n'était, quelque chose de beau et grand viendra tout replacer naturellement.
La paresse
La paresse physique qui fait en sorte qu'on ne sort pas de notre confort acquis et devenu part entière de notre chère liberté individuelle.
La paresse intellectuelle de celles et ceux qui se plaisent à frapper sur Greta Thunberg, la jeune activiste environnementale, évitant ainsi de parler du sujet et préférant frapper la messagère.
La paresse de l'humain qui met en péril notre relation inévitablement croissante avec l'autre.
Oh! Mon Dieu, aidez-nous!
Et vivement la pensée magique!
De toute façon, un autre problème guette les catholiques si on prend cette voie : la paresse est un péché...
Que Dieu nous vienne en aide. Si tant est qu'il existe!
À moins qu'on se secoue la paresse!
Clin d'œil de la semaine
Qui représente un danger réel pour l'environnement : Greta Thunberg ou Maxime Bernier?