Nous
sommes des êtres de nuances. Voire de contradictions.
On pense
d'une manière, on agit de l'autre.
Des
exemples.
Je mets
l'accent sur ma condition physique, mais je fais le tour du stationnement 2
fois pour trouver une place près de la porte quand je vais au gym.
Je fais
un éreintant sprint de travail au bureau pour pouvoir quitter plus tôt,
histoire d'aller (super) relaxer au spa.
Vous
voyez le genre.
C'est
dans ce terreau fertile aux changements (et dont le fond est mou!) que
s'invitent plein de spécialistes qui nous disent quoi faire et comment le
faire. Parfois bien documentés, ces spécialistes sont aussi, souvent, des
espèces de bien-pensants qui prétendent avoir découvert la voie des voies, le
chemin vers le bonheur, la recette universelle qui marche à tout coup, pour
tout le monde.
Ça finit
par ressembler à une religion de type 2.0 !
Ne
plus savoir à quel saint se vouer!
Quand on
se met à écouter tout ce beau monde, il devient difficile de s'y retrouver!
Au
moment où l'un t'exhorte à lâcher prise, l'autre te dit qu'il faut absolument que
tu t'agrippes au moment présent.
Au
moment où l'un te dit de ne plus prendre de vin, l'autre te dit qu'il est sain
d'en consommer.
L'un
t'invite à ralentir le rythme pour assurer ta survie mentale et physique et
l'autre t'avertit que si tu ne vis pas pleinement chaque moment, ta santé
mentale et physique en souffrira.
L'un te
prouve, hors de tout doute raisonnable, que si tu ne te mets pas toi-même au
premier plan de ta vie, tu la rateras, alors que l'autre te dit que si tu ne
mets pas l'autre au centre de ta vie, tu deviendras un vieux rabougri...
Bref...
On
s'accote sur quoi après la nomenclature de toutes ces prophéties plus ou moins
dérangeantes?
Il reste
le gros bon sens.
Oui,
mais le gros bon sens, on pogne ça où?
Google?
Ben non,
puisque Google viendra référer à autant de spécialistes pour guider ta vie!
C'est là
que j'en étais dans ma réflexion alors que j'assistais aux funérailles d'une
dame significative pour moi.
On
venait d'entendre une série de témoignages parfois touchants et souvent rigolos.
Tout cela mettait brillamment en lumière la vie de la dame.
Un de
ces témoignages m'a soufflé un important élément de réponse quant à la
provenance du gros bon sens.
Parmi
les petits-enfants de la défunte, un vient dire quelque chose comme: je
me souviendrai toujours de la semaine passée chez toi parce que j'étais malade
et que je ne pouvais aller à l'école. Tu m'as accueilli dans ton quotidien sans
arrêter de le vivre. J'ai eu l'impression de vivre un bout de ta vie. Nous
deux. En tête-à-tête.
Il y a
plusieurs éléments de gros bon sens, là-dedans. L'accueil, l'empathie. Le fait
de prendre soin. Le fait d'apprécier le moment qui passe. Le fait d'accepter
l'autre et ce qu'il fait.
Félix
Leclerc disait : c'est grand la mort. C'est plein de vie dedans.
J'ajouterais :
c'est grand l'hommage à la vie de l'autre, c'est plein de vie dedans.
Et ça
vient surtout dire que souvent, on cherche nos repères de gros bon sens trop
loin et de façon trop « professionnelle », alors que des réponses
sont là, tout proche.
Clin
d'œil de la semaine
Nous
sommes des êtres de contradictions. À preuve, on nous dit qu'il faut mettre de
l'argent de côté si on veut en avoir devant soi, un jour...