Lors du vingt-cinquième Gala des Prix Innovation de l'Association pour le développement de la recherche et de l'innovation du Québec (ADRIQ) qui se tenait à Montréal il y a peu, Jean-Marc et Michel Landry, originaires de Johnville, ont remporté le premier prix dans la catégorie Innovation Santé et Sécurité du travail 2015 pour leur frein autobloquant conçu pour les fauteuils roulants. Ces propriétaires de l'entreprise Pratiko Inc. ont mis au point ce dispositif réduisant de beaucoup les risques de chutes causées quand le frein, qui est manuel, n'est pas en place.
Aux fils de Bertrand Landry, ancien maire de Cookshire-Eaton, il a fallu quelque trois ans de conception, de travail exploratoire, de mise au point du système de freinage avant d'en déposer les brevets, raconte Jean-Marc. « On a passé des jours et des nuits à réfléchir, à corriger, à faire des essais et à réparer des erreurs; on est parti de zéro », décrit-il. Le dispositif est testé dans les centres pour personnes âgées ou handicapées à travers le Québec. « Tous les jours, on en vend », insiste-t-il.
L'idée leur est venue après des discussions avec une préposée qui y travaille. Elle connaissait les accidents qui arrivent quand des malades essaient de s'asseoir seuls dans leur fauteuil roulant sans que les roues de celui-ci soient bloquées manuellement.
Pour assurer le fonctionnement optimal du système de blocage, il faut que ce dernier fonctionne dès que le patient se soulève d'au moins un centimètre de sa chaise pour en sortir ou qu'il n'y ait personne qui y soit installé. Il faut aussi une poignée pour le désengager pour permettre à la personne de déambuler.
Forts de ces contraintes, les deux frères ont créé un blocage par pointeau qui s'insère dans une cavité pour barrer la roue et un détecteur indiquant qu'une absence de poids sur le siège signifie qu'il doit être mis en place. S'inspirant du frein à disque pour bicyclette, ils ont conçu un système qui s'installe facilement sur la majorité des chaises pour handicapés.
Jean-Marc et Michel, riches d'une longue expérience en moulage de plastique, de caoutchouc, de silicone, d'uréthane en mousse ou pulvérisé, de la fusion de plastique sur l'acier, et maître dans la conception et le dessin, d'impression en 3-D et prototypage, ont relevé ce défi qui leur a valu ce prestigieux prix. Déjà, leur idée fait du chemin. On trouve leur produit en Europe et aux États-Unis.
Selon Michel, l'aide au développement d'inventions comme ce frein autobloquant est relativement facile à obtenir. L'appui pour la commercialisation l'est un peu moins. Pour le faire connaître, ils doivent investir beaucoup pour se présenter dans des salons spécialisés, ce qui implique de sérieuses dépenses. Ils en sont à ce stade de leur réflexion.
Outre ce système de blocage pour fauteuils roulants, l'équipe a conçu dans le même domaine, des anneaux de propulsion pour ces derniers et des ustensiles adaptés avec manches de silicone. Les deux frères ont aussi mis au point des tablettes pliables pour casiers, des disques pour l'épandage d'abrasif haute performance et une large gamme de produits sur mesure. En plus de la fusion de plastique sur l'acier, ils font de l'usinage et de l'assemblage. On peut les joindre sur leur site Internet http://www.pratikopratik.com