Je l'avoue d'entrée de jeu : le titre est un peu trompeur.
Cette semaine, une ritournelle me revenait en tête. La musique était correcte (dans ma tête, cela dit) et j'essayais, tant bien que mal, de replacer les bons mots dans les bonnes phrases. En fait, il s'agissait de la chanson thème des super héros (les Copains vaillants, il me semble). Il s'agissait de bandes dessinées télévisées que je regardais religieusement étant plus jeune.
Il y avait Thor, le dieu de la foudre, l'Homme de fer, qui, étonnamment, ne rouillait pas, l'Homme-araignée, Hulk, et bien d'autres.
Et il y avait l'autre, là... Le justicier des justiciers, le droit des droits, le redresseur de torts : Capitaine America. Il était habillé d'un costume moulant aux couleurs du drapeau américain. Le personnage était risible. Je le sais, maintenant. Mais, à l'époque, je ne le savais pas! Les Américains étaient puissants. J'ai grandi avec l'histoire de John Kennedy. J'ai vraiment cru que le drame entourant Martin Luther King avait fait en sorte que les Américains n'étaient plus racistes.
En fait, disons les choses comme elles l'étaient : j'ai grandi dans l'esprit douillet que le Canada était protégé de la guerre et du mal par son voisin qui, nécessairement, représentait le bien. Je me sentais comme Harry Potter qui revêt sa cape d'invisibilité lorsqu'il doit disparaître pour se protéger d'une situation délicate et dangereuse.
Cette semaine, en lisant, regardant et entendant les nouvelles sur l'attitude à adopter en réaction à cette attaque à l'arme chimique contre des civils syriens, je me suis senti mal. Et je me suis surpris à me demander ce qu'il était bon de faire. Diplomatiquement, le gouvernement syrien affirme qu'il n'a rien à voir là-dedans, alors que tout le monde s'entend sur le contraire. Les États-Unis votent sur l'idée d'une frappe surprise (!) qui équivaudrait à faire la guerre sans y aller. Une sorte de réprimande pour envoyer un message. Mais qui dit message, dit retour d'appel... Et ça peut être long. Et dur.
Je n'ai plus la naïveté de mes 12 ans. Malheureusement, je dirais. Je sais bien que tout est stratégie et que, comme dans le cas de l'Irak, les Américains sont motivés par un quelconque agenda caché.
Depuis longtemps, la vérité s'est perdue quelque part dans les méandres de la diplomatie internationale. De toute façon, quelle place peut bien avoir la vérité dans un univers de mensonges et de tricheries?
Mon Capitaine America n'était qu'un outil de propagande qui ne passerait plus la rampe, aujourd'hui. Il était l'incarnation du bien, celui que s'étaient approprié les Américains. De nos jours, pour demeurer politiquement corrects, on ne permettrait plus vraiment ce genre de diffusion. Cela dit, ce qu'on cache ne cesse pas d'exister...
Je ne sais pas quoi penser concernant la Syrie. À part, bien sûr, le fait qu'il est simplement abominable de faire subir pareils sévices à des êtres humains. La science a isolé des gaz, analysant concrètement leurs effets sur l'humain. Constatant l'effet nocif de ces gaz, d'autres humains se frottent les mains, émettant au passage un rire machiavélique et hautement sonore qui trahit l'esprit despotique qui les motive.
Ce sont les méchants des Super Héros.
Mais, bordel, c'est là que l'équation ne marche plus! Il reste des méchants. Il n'y a plus de bons...
Pourtant, l'Homme est capable du meilleur. Et du pire, je sais. J'essaie juste de me concentrer sur ce qu'on peut faire pour que le meilleur gagne.
Je ne sais pas trop quoi penser en lien avec les représailles à prendre contre la Syrie. Est-ce qu'il faut toujours multiplier les morts jusqu'à ce qu'on ne puisse plus les compter pour envisager la paix?
Cette semaine, j'ai essayé de replacer, dans ma mémoire, les paroles des Super Héros et des Copains vaillants. J'abandonne. Je chante Imagine en boucle à la place...
Je l'avouais d'entrée de jeu : le titre est un peu trompeur. Mais jamais autant que les dirigeants des puissances en cause.
Clin d'œil de la semaine
Si on fait la guerre à la Syrie, Harper suivra peut-être le mouvement. La guerre est une belle occasion de promouvoir les Tim Hortons dans des marchés nouveaux!