Le jeu de mots est de Sol. « Ils prennent des sons de jeunes, des sons de vieux et ça donne des sondages... »
Les élections sont passées. Voilà. Les jeux sont faits. Rien ne va plus, disent les uns. Tout va bien, disent les autres. Et il y a près de 35% des électeurs qui ont préféré ne pas se prononcer.
Il y a beaucoup à retenir de ces élections.
Parmi les points, disons, névralgiques, j'en retiens deux.
D'abord, les sondages. Ces fameux sondages. Qui révèlent tant de choses, croit-on. Qui en ont inventé pas mal, cette année, visiblement !
Les bouteilles de Tylenol extra fort doivent être sur pas mal tous les bureaux des sondeurs, ces temps-ci. Le résultat final ne ressemble pas à ce qui était attendu. Pour cette élection, qui plus est, on avait mis toute la gomme. Des sondages quotidiens, rien de moins! On sondait chaque quartier, chaque rue, chaque solage!
J'ai une relation trouble avec les sondages. D'abord, je trouve qu'ils viennent orienter les réactions quotidiennes des candidats. Et comme les chefs sont formatés pour dire ce que les gens veulent entendre, les sondages sont importants. Forcément, ça vient biaiser les choses. Autre élément, les sondages peuvent influencer le vote en venant spécifier la position que prend la majorité. Et ça peut être réconfortant pour plusieurs de s'appuyer sur la majorité. Pas le temps de prendre connaissance du programme? Pas grave, je me joins au groupe.
Cette année, disons que le groupe en a déjoué plus d'un!
Le gouvernement est majoritaire. Mais est-il légitime?
Ça amène mon deuxième point névralgique : le mode de scrutin.
Je sais bien que dans la définition même des choses, le gouvernement caquiste est légitime. Mais au sens moral, c'est autre chose. Au sens de la morale politique, j'entends. M. Legault est à la tête d'un gouvernement majoritaire qui peut en mener très large au niveau des réformes. Mais s'il est majoritaire en sièges, il n'obtient que 37% des votes exprimés par celles et ceux qui ont utilisé leur droit de voter.
M. Legault a promis de revoir le mode de scrutin pour ajouter une notion de proportionnalité dans l'établissement des représentants du pouvoir.
Il est temps qu'on le fasse. Le désabusement grandit. À moins de 65% des gens qui sortent voter, on se retrouve pas mal dans les plus bas taux historiques. Mais si on a l'impression que notre vote, dans son unité, peut faire pencher la balance globalement, l'intérêt de voter est plus grand.
Et aussi bien regarder aussi la possibilité de voter pour un chef et un député, sur le même bulletin de vote. Même si M. Lisée avait gagné dans sa circonscription, il aurait probablement démissionné le lendemain de l'élection, comme l'a fait M. Couillard. Un peu troublant, quand même. Surtout quand on crie haut et fort que le plus grand privilège d'un chef est encore de représenter sa circonscription... Disons que ce n'est rien pour favoriser la crédibilité du système.
Vous me direz que M. Couillard ne pouvait rester dans ces conditions? Bien d'accord! Mais regardons un modèle différent, alors!
On verra ce que donnera la mise en place des politiques de la CAQ. Mais espérons que la promesse de revoir le système électoral ne soit pas que poudre aux yeux comme cela a été le cas pour M. Trudeau qui n'a visiblement jamais eu l'intention de toucher au système. Belle nourriture pour le sarcasme, ça!
Clin d'œil de la semaine
Sondons les sondeurs pour savoir ce qui s'est vraiment passé...