C'est Noël. Enfin, presque.
Chaque année, c'est la même chose. Quand
décembre se pointe le bout du nez, je me surprends à réaliser que Noël s'en
vient.
Pour moi, c'est la fête importante de
l'année. Pas au sens religieux, mais au sens de la culture qui l'entoure. Pas
celle des achats de cadeaux, je vous rassure.
Ce que j'aime de Noël, c'est cette culture
qui entretient et rend incontournables les rencontres en famille. Et entre
amis. Dans notre monde fou, on s'oblige à s'arrêter un peu.
Être ensemble. C'est ça, Noël. Être
ensemble.
Mais être ensemble, c'est aussi un grand
défi.
Un défi dont le niveau de difficulté monte
et monte. Et plus l'utilisation des téléphones intelligents se propage, plus le
défi est grand.
Être ensemble, c'est profiter du moment
présent en se consacrant aux personnes autour. Ceux-là mêmes qui créent
l'ensemble!
Mais la tentation est forte de regarder chaque
fois que le téléphone vibre. Et on a tous le même réflexe : on jette juste
un œil, en faisant semblant de suivre en même temps la conversation qui se
déroule physiquement autour de soi. Mais on est plus là. Pas complètement, en
tous les cas.
La chose me frappe de plus en plus.
Par souci d'efficacité, de performance, on se
tient branchés, en permanence, sur tout notre réseau de contacts. Ça inclut le
bureau, les amis, la famille, les sollicitations. Ça inclut tout le monde.
Et ça devient franchement ridicule.
Pour mon travail, j'ai à participer à des
rencontres de groupe qu'on centralise à Québec. Des gens de partout dans la
province y participent.
On se dit heureux de se revoir. Mais un
témoin externe de nos rencontres nous dirait probablement : « C'est
pathétique.... »
Avant la réunion, tout le monde a les
doigts sur l'écran magique. On a, généralement, la décence de ne pas consulter
la chose en pleine réunion (ce serait horrible, sinon...). À la pause, on
consulte nos messages! Peut-être que le bureau a explosé dans la dernière
heure! Reste le temps de dîner. Temps qu'on comprime pour pouvoir quitter la
table pour consulter nos messages...
Finalement, si on prenait une photo, on
pourrait constater qu'on est ensemble. Pour le reste, on ne l'est pas vraiment.
C'est pareil quand on est au resto. Ou ailleurs.
Entretenir une conversation avec quelqu'un qui réagit à chaque vibration de sa
machine à communiquer coupe la communication physique.
À vouloir être avec tout le monde en même
temps, on n'est avec personne.
Être ensemble est un art qui se cultive. Et
pour cultiver un jour, il faut semer. Semer, à gauche et à droite, des graines
de ce message qui vante les mérites d'être vraiment ensemble, pourrait faire
une différence.
Je nous souhaite qu'on soit ensemble pour
célébrer les Fêtes!
Et je prends la résolution de semer, par
mes façons d'agir et de me comporter, le concept d'être ensemble.
Clin d'œil de la semaine
« Oui, votre honneur, c'est ce que
j'ai dit : on était ensemble, mais je n'étais pas là... »