La notion est floue pour certains, relève du folklore pour d'autres, est très importante pour ceux-ci et ne révèle absolument rien pour ceux-là.
C'est pas mal c'est qui est ça...
Les fêtes religieuses n'ont plus la cote. En tous les cas, pas la cote qu'elles avaient avant.
Encore cette année, nonobstant ce qui précède, nous avons organisé le dîner de Pâques. Tout ce qu'il y a de traditionnel: jambon à l'ananas, patates, carottes, léger dessert et un tout petit peu de chocolat...(et des chips, pour la portion supplémentaire de légumes...)
Encore une fois cette année, j'en ressors réconforté. Et rassasié (et le mot est faible)...
Ce qui me réconforte, c'est cet empressement que démontrent les enfants, neveux et nièces à participer! Ils ont quelque part entre 16 et 30 ans, et, pour eux, la fête est un repère. Un synonyme de plaisir familial, de retrouvailles. Dans un monde qui va si vite et qui nous occupe tant, que l'événement demeure important me rassure. Me surprend un peu, mais me rassure.
« Ils semblent tenir beaucoup à la tradition, tu ne trouves pas? »
Je jase avec mon grand frère.
« Oui. En fait, ils ne demandent pas mieux. Ce sont souvent les adultes qui abandonnent les traditions! »
C'est vrai.
Au cours des dernières décennies, on a laissé tomber plein de traditions. Pour être sûr de faire les choses différemment. Ce qui était traditionnel était dépassé. Il fallait évoluer, changer.
Il y a eu les sapins de Noël de couleur pastel dans les années '80. On avait aussi flushé le ragoût de boulettes et la dinde au profit des couronnes de crevettes. Le Jour de l'an se célébrait entre amis : ce n'était plus très bien vu de fêter ça en famille. (Bye, Bye la famille...)
Changer pour changer. C'était une époque où on exigeait des changements.
Depuis quelques années, certaines choses reviennent. Et on se rend compte que ce qui est traditionnel n'est pas nécessairement poche.
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Dans l'invitation de cette année, pour le dîner de Pâques à la maison, j'avais décidé de changer le menu. Bouchées de fantaisies, petit verre de vin et tout le monde circule dans la maisonnée en dégustant ses bouchées et se racontant plein de petoum-petoums plus ou moins signifiants. Voilà ce que je proposais. Le niaisais, évidemment. Et je ne sais pas ce que sont des petoum-petoums, autrement que l'expression de babillages politiquement corrects...)
La réaction des jeunes a été vive : pas question de bouchées de fantaisie, on veut du jambon à l'ananas, des patates et des carottes. Et on veut être regroupés, aux tables dressées pour l'occasion. Et on veut rire. Et on veut fraterniser.
Ce qui fut demandé fut fait. Vingt-quatre personnes heureuses, enjouées, qui passent des heures ensemble dans une journée de type réconfort moderne...
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Il ne reste pas beaucoup de ces repères dans l'année. De ces occasions magiques. Il faut les cultiver.
Les plus jeunes nous le rappellent.
Comme quoi la sagesse, c'est souvent d'écouter...
Clin d'œil de la semaine
La ministre Beauchamp n'est pas sage. Elle n'écoute pas les élèves...