Peut-être l'avez-vous fait pour être à la page, peut-être pour vous aider à faire face à cette pression que vous impose la vie, toujours est-il que vous avez fait appel aux services d'un coach de vie. Une personne qui saura cerner ce que vous êtes et qui vous guidera, surtout, quant au chemin à prendre pour arriver à bon port. Puis, chemin faisant, il s'avère que le coach de vie a un agenda qu'il n'a pas toujours bien montré. Et, au moment où il a gagné votre confiance, il commence à imposer ses propres idées et concepts...
Comme tout ça se fait entre adultes consentants, c'est légal. Mais est-ce légitime?
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Ce que met en place le gouvernement de Stephen Harper me tracasse. Cette loi omnibus qui inclut, entre autres, tout l'aspect de l'augmentation des sentences aux criminels, me laisse pantois. Et comprenez-moi bien, je suis généralement plutôt favorable à ce qui est dissuasif et il m'arrive fréquemment de vivre une frustration intense lorsqu'un récidiviste frappe à nouveau alors qu'il n'avait fait que le sixième de la peine...
Ce qui me tracasse, c'est cette façon, qu'adore Harper, d'imposer tout autour de lui. C'est légal. Mais, pour moi, pas toujours légitime. Ça me rend sarcastique et je me dis qu'il n'en a rien à cirer de la légitimité. Il suffit de se rappeler que, pour être élu, il a dû cacher sa nature réformiste derrière une pancarte conservatrice. Ça dit beaucoup...
Mais ce qui me trouble encore plus, c'est que cette loi ne s'intéresse qu'à la forme. Pas à l'application. Y a-t-il de la place dans les prisons pour tout ce beau monde? Le système est-il adapté à cette nouvelle réalité? A-t-on pensé à l'aspect de la réhabilitation? Ces questions en tête, je me suis intéressé à une entrevue qu'accordait Pierre-Hugues Boisvenue cette semaine. L'esprit critique de l'homme n'allait pas, me disais-je, laisser passer autant d'interrogations sans se faire rassurant. Eh, bien oui... Celui qui était mon phare dans tout le dossier des crimes contre la personne est devenu un politicien. Pur et dur.
Son ton n'était pas serein. Il attaquait, mais en mode défensif. À plusieurs reprises, il a laissé entendre que les médias ne disent pas les vraies choses. Ritournelle connue... Et que dire de cette façon de répondre aux questions? « Y a-t-il de la place dans les prisons? » L'homme nous a servi une réponse précuite. Quelque chose comme « ça, c'est la faute du provincial, en 1995, qui a fermé des prisons et blabla et blabla... » Tout ça est peut-être vrai, mais ça ne répond pas au fond de la chose. M. Boisvenue avait démontré tellement souvent que l'approche cartésienne et raisonnée était la meilleure, voilà qu'il semble avoir laissé son esprit critique au vestiaire. La politique traditionnelle, celle du message du parti qu'on répète, a, visiblement, gagné.
Dans cette même entrevue, il a quand même avancé que l'argent ne suit pas quand il s'agit de réhabilitation. Moi, ça me dit que les bottines ne suivent pas les babines. Pour le citoyen en moi, le message est clair : les politiciens ont réussi à imposer une loi à plusieurs volets sans se soucier de sa faisabilité. À quoi bon crier haut et fort qu'on est bon parce qu'on a augmenté les peines aux criminels si on ne fait rien pour que la notion fasse consensus et, en plus, qu'on ne s'assure pas qu'on se donne les moyens d'appliquer les mesures?
Je pense au bill omnibus, à la photo de la Reine, à la nouvelle appellation de notre armée et à bien d'autres gestes non annoncés en campagne électorale et je me dis que ça ne fait que commencer.
En politique aussi, il y a le légal. Et le légitime.
Clin d'œil de la semaine
On pourrait s'assurer que les prisonniers aient, en permanence, l'image de la Reine partout dans les prisons. Une façon de programmer leur cerveau. J'imagine déjà ceux-ci défendant leurs cellules...