Et la première partie, c'était quand, me direz-vous?
Et la vie en FD, c'est quoi?
C'était il y a quelques années, quand je signais une chronique dans un hebdo. FD, c'est Francis Demers, un exemple de ténacité qui a décidé d'aller au bout de son rêve : devenir crooner professionnel! Et si, pour y arriver, il doit s'occuper de tout, eh bien, il s'occupera de tout! Trouver des commanditaires, négocier les salles, vendre des billets, bref, tout faire tout seul!
Le dernier paragraphe explique ce que veut dire vivre en FD.
Et je me disais, après son spectacle à Waterloo, vendredi dernier, qu'il y avait bien plus derrière ce concept de vie en FD. Ce que vit Francis Demers s'inscrit dans un grand changement des mœurs dans le milieu artistique. Jusqu'à maintenant, le modèle consistait à s'abandonner à un producteur qui gardait l'essentiel de l'argent et des décisions pour lui. L'artiste obtenait, en retour, la possibilité de vivre de son art, ce qui est un besoin viscéral chez plusieurs artistes. Le besoin d'être reconnu, de s'exprimer, de vivre le rush d'adrénaline.
Mais voilà, ce modèle traditionnel s'effrite. Et par la base!
La base, ce sont ces milliers de jeunes qui abandonnent la radio traditionnelle pour écouter leurs sélections personnelles sur leur IPod. Cet auditoire qui se fragmente, se redéfinit, se cristallise sous une autre forme. Et cette forme nouvelle, elle passe par le Web. L'autopromotion par des sites sociaux, des possibilités de se faire connaître sans grands frais. L'opportunité de présenter un son et une image intéressants sans investir des sommes colossales. Et, pour plusieurs, ça marche!
C'est ainsi que même moi, qui ne suis plus aussi jeune, disons-le, je découvre des trucs incroyables que je n'entendrais certes jamais sur les ondes traditionnelles. Ou très peu.
Les médias sont en mode redéfinition. Haute redéfinition! Le modèle de l'artiste qui doit compter sur une machine commerciale et contrôlante pour atteindre l'inaccessible étoile est en train de changer. Et c'est tant mieux pour la diversité, le changement, les voies nouvelles à explorer.
Il me semble que des portes nouvelles s'ouvrent. Le combat ne sera pas automatiquement gagné par quiconque se lancera, mais il y a une démocratisation des médias qui impliquera une série de changements dans les coutumes et habitudes.
Si le temple du Web s'ouvre, il faut s'attendre à ce que les vendeurs s'y installent. C'est clair. La nature a horreur du vide. Et le vide commercial semble insoutenable de nos jours. .
Mais la vie en FD, ça se peut. Plus, encore, qu'il y a quelques années.
Pour les uns, c'est FD comme finalement démocratique. Pour les acheteurs de talent qui plaident l'académie pour se procurer des stars, ça peut devenir franchement déroutant...
Je me disais, en revenant de Waterloo, que ce Francis est franchement déterminé.
« Fly me to the moon », chantait-il
Clin d'oeil de la semaine
Le musicien professionnel fait son argent en jouant. Le médecin, en pratiquant. Pas fou, le joueur de hockey s'est dit qu'il pouvait faire deux fois plus que tout le monde : il pratique et il joue... Pendant ce temps, on travaille, on applaudit le jeu et on souhaite que le médecin se soit bien pratiqué...