L'arbre de Noël. Le sapin de Noël. C'est sacré ou pas?
On dit que l'arbre de Noël est arrivé bien avant Jésus. Évidemment, il ne s'appelait pas encore Noël. L'arbre venait célébrer le moment où le soleil recommençait à prendre du service en rallongeant les journées (pour la force du symbole, c'était devenu, bien av. J.-C., la fête de la nativité). On dit aussi qu'en 680, St-Boniface (que je ne connaissais que pour une église, une rue et un village...) a voulu convaincre ses pairs que le fameux arbre (un chêne, dit-on) n'avait rien de sacré. Il en aurait fait abattre un qui a tout détruit sur son passage en tombant.
Tout détruit? Non! Un sapin aurait survécu à la grande chute.
Seul rescapé de l'apocalypse créée par le chêne qui tombe, voilà que le sapin est devenu un symbole qu'on a voulu associer à la naissance de Jésus. Donc, la fête païenne de la nativité devenait maintenant une fête chrétienne.
Anecdotique, sans plus, tout ça, pour moi. Anecdote comique, mais anecdote quand même. C'est tout.
Aujourd'hui, je ne péterai pas les plombs au sujet de cette interdiction émise par certains bonzes du milieu gouvernemental ou de l'éducation (ce qui est pire) de parler de Noël, de faire un sapin dans un coin du bureau ou de manifester une quelconque joie à l'approche des Fêtes. C'est d'une connerie sans nom. Point. Cela dit, je retiens deux choses du temps des Fêtes et de tout ce qui en entoure l'expression chez nous.
Primo, la notion célébration. Peu importe la raison exacte qui nous motive, le sapin (ou l'arbre de Noël) demeure un symbole de célébration. Et c'est beau, un sapin de Noël! À lui seul, avec son parfum (s'il est naturel), ses couleurs, sa splendeur, il installe une atmosphère qui ne laisse personne indifférent. Il incite à baisser l'intensité des autres lumières de l'entourage. Il invite à s'asseoir près de lui, à se raconter des trucs, à se rapprocher. Il a été pris en otage un brin par le marketing, j'en conviens. Mais le marketing est arrivé après le sapin. Ne plus faire de sapin pour cette raison serait inutile.C'est à nous d'éviter le piège de l'abus. Je sais, ce n'est pas facile : les grandes chaînes vous offrent toujours de financer le bonheur par un achat sur 36 paiements (faciles) ou encore en vous convainquant qu'ils ont écrasé les prix jusse pour toé, mon ami, et jusqu'à tant que la madame soit donc contente... Il faut résister aux abus, je disais donc...
Le sapin, c'est un petit bonheur simple, une célébration qui fait en sorte qu'on se revoit (je sais, des fois, ça a l'air forcé, mais sinon, on ne se verrait pas, dans bien des cas...) qu'on prend et donne des nouvelles, qu'on chante et qu'on rit un bon coup (ou on prend un coup pour rire, c'est selon).
Donc, pour moi, le sapin de Noël est une célébration dont je ne suis pas gêné et qu'on ne m'enlèvera pas. Remarquez, je ne vise pas les communautés culturelles et religieuses quand je dis ça. Généralement, elles n'en ont pas contre mon sapin. La plupart du temps, ce sont des fonctionnaires de l'état qui agissent au nom du politiquement correct. Ceux-là mêmes qui demandent des anti-inflammatoires à Noël pour soulager leur échine qu'ils passent l'année à plier à tous les vents.
Personnellement, je suis prêt à relever le défi de confronter n'importe qui, de n'importe quelle religion, à la réalité de mon sapin de Noël. Même si ce n'importe qui est animé d'une mauvaise exécrable, il finira par craquer devant mes arguments et mes yeux brillants. Au bout de quelques paroles échangées, il s'assoira près du sapin et essaiera de répondre au refrain grivois d'une chanson traditionnelle. Il viendra alors de comprendre que la célébration est rassembleuse, pas diviseuse!
Secundo, au-delà de la célébration, il y a la tradition. J'ai des souvenirs impérissables de Noël. Du sapin en aluminium des années soixante et 70(!). Du retour du sapin naturel. Des rires de mes cousins quand on se déformait le visage dans le miroir convexe que devenaient les boules étincelantes, et tant d'autres...
Célébration et tradition. C'est pas mal ça... Alors, qu'on me laisse tranquille avec les sapins qu'on cache et du mot Noël qu'on rend tabou au nom d'un niais dis pas ça, ça pourrait faire de la pepeine à quelqu'un ...
Quand une célébration arrive, on a le choix. On fête ou on ne fête pas. C'est tout. Noël, au fond, c'est comme l'Halloween : soit on joue le jeu, soit on ferme les lumières et on se cache au sous-sol pour faire croire qu'on n'est pas là quand les ti-culs passent de porte en porte. Mais quand on choisit la deuxième option, on se ferme la trappe, on laisse les autres être heureux, et on rejoint le groupe ensuite...
Clin d'œil de la semaine
Note à ceux qui se cachent à l'Halloween : pour être plus crédibles quant à votre pseudoabsence, cachez au moins une de vos voitures avant d'éteindre toutes les lumières...