Réal Paquette, président des Faucheurs de Marguerites, affichait un sourire satisfait lors de leur rencontre annuelle. Et pour cause! Le beau temps a attiré quelque 300 pilotes qui ont stationné leur aéronef sur le tarmac de l'aéroport de Sherbrooke dans Cookshire-Eaton.
De plus, deux invités de marque, Thomas Fecteau et Robert Piché, ont accepté l'invitation qu'il leur avait lancée de venir dire quelques mots aux passionnés rassemblés. De très nombreux visiteurs, enfants et adultes, ont franchi le tourniquet soit pour découvrir l'aviation ou pour témoigner de leur passion.
Entre deux déplacements en direction de Paris, Robert Piché, pilote de grands courriers depuis 40 ans, a répondu aux questions que lui ont posées des admirateurs inconditionnels au sujet de son vol 236 d'Air Transat. À bout de kérosène, l'Airbus 330 a dû planer pendant quelque 20 minutes avant d'atteindre les Açores. Cet exploit a permis de sauver la vie aux 293 passagers et 13 membres d'équipage. Une fuite de carburant, aux deux tiers de son trajet régulier, a forcé le commandant à atterrir aux Açores.
M. Piché racontait qu'après avoir constaté un débalancement du poids dans les ailes et avoir été mis devant le fait que ce dernier fuyait, le contrôleur du trafic aérien de la base de Lajès, son copilote et tous les membres d'équipage ont adopté une attitude professionnelle hors du commun. Pendant 20 minutes, sur une distance de plus de 160 km, à partir d'une altitude de 39 000 pieds, le supersonique a plané jusqu'à l'île. Malgré des manoeuvres pour ralentir la vitesse, il s'est posé à 250 noeuds à l'heure ce qui a fait rebondir l'avion d'une trentaine de pieds parcourant environ 700 verges avant de retoucher terre. Par chance que la piste mesurait 3 milles. Crevant 8 des 10 pneus du train d'atterrissage, le commandant a pu arrêter l'aéronef avant la falaise. L'évacuation des passagers fut considérée comme la plus rapide avec 1 minute 43 secondes.
Pour sa part, Thomas Fecteau, dès ses débuts, a contribué à ouvrir aux gens le Grand Nord. Pilote de brousse navigant sans appareil électronique entre 1949 et 1955, il a transporté des Indiens, des malades, des sportifs et même des castors... Il livrait aussi le courrier, entre autres, au camp d'été de l'arpenteur Jean-Baptiste Gaudreau, dont il a marié la fille. On accorde à M. Fecteau le titre de pionnier dans l'extinction des incendies de forêt. Encore vert malgré son âge, il vient de terminer le livre intitulé Au-delà du 48e parallèle.
Sur le site, les visiteurs ont pu visiter les biplans, Piper Cub, ultralégers motorisés, hélicoptères, etc. Dans l'aérogare, le clou du spectacle sans contredit, était le simulateur de vol qu'ont essayé des dizaines de personnes. Conférenciers exposants complétaient l'éventail d'amateurs sérieux. Certains se sont permis des tours d'aéronef avec leurs enfants, histoire de les initier au vol.