Nous vivons une drôle
d'époque. Ne trouvez-vous pas qu'il est fascinant de lire sur les médias
sociaux ces derniers mois tous les pseudo-experts en santé publique et en
microbiologie qui nous expliquent pourquoi les décisions prises par ceux qui
nous gouvernent ne sont pas les bonnes ? Les avis de ces pseudo-experts en
science médicale qui sont capables de diagnostiquer les effets d'un nouveau
virus alors que la science médicale en est pour sa part incapable. Cela sous
une toile de fond d'avis de ces pseudo-experts en sciences politiques qui
voient dans le comportement de celles et ceux qui respectent les avis de la
santé publique un comportement de troupeau qui plie devant ceux qui nous privent
de nos LIBARTÉS. Au moment où le nombre de cas explose quotidiennement dans
toutes les régions du Québec et que des vaccins permettent d'entrevoir un peu
de lumière au bout de ce long tunnel, il m'apparaît utile de rappeler dans
cette chronique l'importance pour nous tous d'être solidaires et de respecter
l'avis de la santé publique. Réflexions sur un monde tourmenté par un vilain
virus...
L'enfer
c'est nous autres
Ce qui semble plus évident que jamais, c'est que l'enfer, si
un tel concept existe, c'est nous et non pas les autres. C'est les limites de
notre patience et de notre tolérance à notre confort habituel. Pensons-y un
instant, il n'y a rien de commun entre les privations que nous vivons en cette
période de pandémie avec la vraie misère des tranchées que nos ancêtres ont
jadis connu lors des deux grandes guerres mondiales. Il n'y a pas aussi de quoi
appeler sa mère si nous nous comparons au sort de plusieurs poches de pauvreté
sur la planète qui vivent la famine au quotidien ou qui doivent fuir les
guerres ou les conséquences des changements climatiques.
Certes, la période que nous vivons est difficile pour bien
des gens et elle peut prendre des proportions immenses pour plusieurs petites
entreprises dans le domaine de la restauration, du tourisme et de la culture.
On peut voir l'œuvre d'une vie s'évanouir dans la pandémie. Cela mérite toute
notre empathie et l'aide de nos gouvernements. Jusqu'à maintenant, nos
gouvernements ont fait preuve de générosité à l'endroit de celles et ceux qui
ont vu leur gagne-pain partir en fumée dans les volutes de cette pandémie qui
n'en finit plus de miner notre vie au quotidien. Tout ce que l'on peut dire
c'est que cela arrive à son terme et que bientôt à l'automne 2021 notre
vie pourrait reprendre son cours et nos activités culturelles et économiques
mises sous le boisseau aussi. Dans les programmes de relance qui seront alors
mis à contribution, il faut à mon sens prévoir une aide particulière et
généreuse à celles et ceux qui auront perdu leur mise à cause de la pandémie.
Cela ne sera pas facile à imaginer, mais si nous sommes capables de réunir tous
les scientifiques pour créer un vaccin efficace en 9 mois, nous devrions
être aussi capables d'imaginer des programmes de relance qui viendront aider celles
et ceux qui ont été les victimes de cette pandémie. Moi je crois que nous en
sommes capables.
D'ici là, il est important que nous prenions conscience que
nous devons nous serrer les coudes pour passer au travers de cette crise.
L'État sanitaire et ses émules
Je sais. Ce n'est pas facile de faire confiance à celles et
ceux qui nous gouvernent. Cela est d'autant plus difficile que nous sommes à
degrés divers soumis à de nombreuses théories du complot et aussi au discours
des adeptes d'un État de droit qui ne se soucie guère des libertés
individuelles sacrées. Il ne faut pas aller bien loin pour retrouver ces
attitudes parmi nos gouvernants. Prenons l'exemple de notre maire Steve Lussier
qui pense qu'interdire à des élus de défendre des opinions contraires à celle
du comité exécutif de la Ville est un conflit d'intérêts. Ces comportements
inacceptables sont aussi présents parmi celles et ceux qui au nom de la
pandémie veulent interdire le libre arbitre des citoyens. Heureusement, je ne
vois pas de telles attitudes de la part du gouvernement du Québec et du Canada.
Il me semble voir plutôt des gens qui font de leur mieux et qui cherchent à
préserver des milliers de vie dans un contexte difficile et peu propice. Je n'envie
pas ces jours-ci nos premiers ministres Legault et Trudeau qui doivent
multiplier les efforts pour nous sauver bien souvent contre nous-mêmes.
Engagez-vous qu'ils disaient...
Gouverner c'est choisir...
Justin Trudeau et François Legault doivent choisir la
meilleure des solutions parmi des hypothèses toutes aussi délétères les unes
que les autres pour notre vie comme nous l'imaginons. J'ai envie de partager
avec vous une citation de l'ancien président des États-Unis Barack Obama que
l'on retrouve dans ses mémoires qu'il vient de publier pour vous donner une
idée de ce que peuvent vivre nos premiers ministres. Une longue citation qui
mérite d'être lue :
« Ce que je découvrais vite à mon poste de
président, c'est qu'aucun problème atterrissant sur mon bureau, qu'il s'agisse
de politique étrangère ou intérieure, n'avait de solution claire et nette à 100 %.
Si ç'avait été le cas, quelqu'un à un échelon ou à un autre, l'aurait déjà
trouvée. Au lieu de quoi, j'étais tout le temps confronté à des
probabilités : 70 % de chances, par exemple, que la décision de ne
rien faire aboutisse à un désastre ; 55 % de chances que cette approche-ci
plutôt que celle-là résolve peut-être le problème (et 0 % de chance
que cela se déroule exactement comme prévu) ; 30 % de chances que la
solution que nous choisissions, quelle qu'elle soit, ne fonctionne pas du tout,
et 15 % de chances qu'elle ne fasse qu'aggraver la situation.
Dans de telles circonstances, partir en quête de la solution
parfaite conduisait nécessairement à la paralysie. D'un autre côté, suivre son
intuition signifiait trop souvent laisser ses préjugés ou le chemin de la
moindre résistance politique guider une décision ─ avec des faits triés sur le
volet utilisés pour la justifier. En revanche, avec une méthode claire ─ qui
me permettait de mettre de côté mon égo et de véritablement écouter, de
m'appuyer de mon mieux sur des informations tangibles et la logique, en les
abordant à l'aune de mes objectifs et de mes principes ─, j'ai constaté que je pouvais
prendre des décisions difficiles et néanmoins bien dormir la nuit, sachant au
minimum que personne dans ma position, disposant des mêmes informations,
n'aurait pris de meilleures décisions. » (Barack Obama, Une terre promise, Paris, Fayard, 2020, p.375-376)
Sages paroles que celles de l'ancien président américain qui
nous fait voir de l'intérieur son processus mental de prise de décision dans
des contextes adverses. Je ne doute pas que le premier ministre François
Legault ou le premier ministre Justin Trudeau empruntent le même type de chemin
pour prendre les décisions difficiles qu'ils doivent prendre ces mois-ci.
Cela ne signifie pas pour autant que nous devions leur
donner le Bon Dieu sans confession, mais qu'au minimum nous respections leur
parole. Après cette crise viendra bien assez tôt le temps de la reddition des
comptes où nous pourrons nous en donner à cœur joie sur nos opinions quant aux
décisions qu'ils auront prises. En attendant, je préfère écouter ces voix que
celles qui m'invitent à faire nos recherches. Mieux vaut être à l'écoute de nos
gouvernants élus légitimement qu'à celles et ceux qui nous le disent sur un ton
impératif : Faites vos recherches...