Vous êtes type Québec ou type Canada?
Allez, relaxez, je me fous de la réponse. Plus les années avancent, plus je me méfie des dérapes qu'engendrent, à travers le monde et par le biais d'Internet et des médias sociaux, le drapeau d'une nation. Je me méfie du fait que notre appartenance fasse qu'on s'autoqualifie de supérieur à l'autre. L'autre étant celui qui brandit un drapeau moins hot que le nôtre.
Au moment où vous lirez ces lignes, nous aurons célébré le Canada. Et ses Rocheuses, symbole de ce qu'on ne veut pas perdre quand on parle de séparation entre le Québec et le Canada.
Dans les heures précédant le 1er juillet, c'est la météo qui nous a rappelés à l'ordre. Sur Sherbrooke, en tous les cas. Des averses à couper la vue et des vents à couper le souffle.
Comme pour nous rappeler que les écarts dans les humeurs de Dame Nature vont en s'accélérant.
« Ah! Non! Tu ne vas pas recommencer avec l'environnement ?!? »
Mais non, relaxez, je ne recommence pas; je continue... Et je ne veux pas m'engager dans un débat statistique dont l'objectif est de signifier que tout est bon, tout est normal.
Au fond, j'ai l'impression que pour la plupart des Canadiennes et des Canadiens (il faut habituer notre oreille à la veille des élections de l'automne!), une prise de conscience que les choses changent beaucoup trop vite pour que ce soit normal est largement entamée.
On le conçoit bien. Pas mal bien. Est-ce que ça se répercute dans nos actions quotidiennes? Un peu, mais pas de façon collectivement solide.
On patauge donc dans le « on devrait » mélangé avec du « pas dans ma cour ».
Et comme les partis politiques qui ont des chances de former un gouvernement n'innovent jamais, mais modulent leur message à ce que les gens veulent entendre, bien la prochaine élection sera un cafouillis de si et de peut-être savamment maquillé par des attaques personnelles pour détourner l'attention.
Aux dernières élections fédérales, et pour contrer le NPD, Trudeau a mis son clignotant à gauche. Et assez solidement! La jeune star politique incarnait le virage socio-environnementalo-économique qui allait tout arranger. Avec une large pensée pour la refonte du mode de scrutin.
Et ils ont gagné.
Et ils ont rejeté du revers de la main la refonte du mode de scrutin, ont favorisé un grand projet de transport pétrolier en faisant presque croire que le pétrole, au fond, c'est vert. En mettant son clignotant à gauche, Trudeau avait alors suivi le Code de la route : il a manifesté son intention d'aller à gauche. Mais il a changé d'idée, décidant d'aller doit devant, finalement.
Scheer et ses conservateurs ont proposé, dernièrement, une politique environnementale. Vide. Il y est écrit qu'il n'y aura pas de taxe sur le carbone, mais le reste est savamment enrobé par l'équipe de communication pour éviter tout engagement. Une politique taillée sur mesure pour celles et ceux qui s'en balancent. Et qui ne fera pas peur à une industrie pétrolière qu'ils veulent absolument mettre en grande valeur.
Ils vont donc aussi surfer sur le mélange d'idées et de convictions qui anime les Canadiennes et les Canadiens.
Voilà pour les deux partis qui ont des chances réalistes de former le prochain gouvernement. À moins que les Canadiennes et les Canadiennes s'unissent pour surprendre.
Aurons-nous la sagesse de lancer des défis à ces politiciens? Auront-ils l'ouverture de les écouter? Aurons-nous droit à l'éternel message prémâché?
Il faudra que l'été soit très chaud et désastreusement orageux pour que l'automne apporte des résultats électoraux différents.
Oh! Canada! Tu dois bien te demander où ça s'en va, tout ça !
Oh! Là,là, que ça ressemble à un mur ce qu'il y a devant!
Clin d'œil de la semaine
Lu quelque part :
« Je peux avoir un sac de plastique pour mon poisson, S.V.P ? »
« Le plastique est déjà dans le poisson, monsieur! »