Alea jacta est... Le sort est jeté. Nous irons aux urnes le 7 ou le 14 avril prochain pour élire encore une fois un gouvernement pour notre État, le Québec.
C'est du moins ce que je prédis que nous annoncera aujourd'hui la première ministre du Québec, Pauline Marois.
Je profiterai de l'occasion pour offrir aux lecteurs d'Estrie Plus une analyse hebdomadaire des bons et mauvais coups des partis et des chefs en présence dans cette campagne électorale. Je ne suis pas sans opinion en matière politique. Mes appartenances partisanes sont bien connues de la très grande majorité des acteurs politiques de notre région. Néanmoins, je ne suis pas impliqué d'une quelconque façon dans la campagne à venir et j'adopterai l'attitude du critique averti pour vous faire l'analyse chaque semaine de cette campagne, tant sur le plan des enjeux nationaux, des chefs que des candidats locaux. J'espère que vous serez nombreux à me lire.
Avantage Marois...
Une élection c'est comme courir un marathon de 33 ou 35 jours dépendamment si celle-ci est déclenchée un lundi ou un mercredi. Gageons que ce sera aujourd'hui le 5 mars que l'élection sera annoncée pour se terminer le 7 avril, cela donnera un marathon de 33 jours.
Au départ, on doit donner l'avantage au parti québécois de Pauline Marois. Avec son gouvernement, Pauline Marois a su tirer son épingle du jeu suite à un départ peu convaincant. Il faut avouer que depuis la tragédie de Lac-Mégantic où la première ministre est apparue comme une Bonne mère de famille s'occupant des siens, l'image de ce gouvernement et de la première ministre s'est nettement améliorée.
Qui plus est, il faut aussi constater que la stratégie méprisable du « wedge politic » qui a fait de la charte des valeurs un enjeu politique a bien servi le gouvernement Marois. J'ai dénoncé cette charte et cette façon de faire dans une chronique précédente, mais je dois admettre que le PQ semble avoir gagné son pari surtout en tenant compte du fait que le PLQ et son chef, Phillipe Couillard, ont vraiment tardé à adopter une position claire. Quant à François Legault, il est passé sous le radar avec sa position de compromis très honorable, mais ignoré par la population et les médias.
Mme Marois a aussi multiplié les annonces économiques et a présenté un budget qui s'inscrit dans le discours que son gouvernement tient depuis son élection. Pauline Marois 1, adversaires 0. Reste à voir comment tout cela se déploiera dans l'arène publique au cours d'une campagne électorale.
En région...
Notre région sera un champ de bataille important pour les partis en présence lors de cette campagne. Du côté du Parti québécois, on voudra conforter la position de l'une des vedettes de ce gouvernement, le Dr Rejean Hébert qui avait récolté une majorité d'un peu plus de cent voix lors de la dernière élection. St-François sera un lieu d'efforts importants pour le PQ.
On voudra aussi se servir de l'élan que pourra donner Rejean Hébert en Estrie pour récolter de nouveaux sièges dans une région historiquement libérale où l'on cherchera à conquérir Orford, conserver Sherbrooke et convaincre les gens des comtés de Mégantic et de Richmond d'élire des représentants du PQ. Avec la Mauricie et le Centre-du-Québec, l'Estrie constitue un enjeu de choix pour transformer un gouvernement minoritaire en gouvernement majoritaire.
Au départ de cette campagne, il est trop tôt pour faire des prédictions sur l'issue de cette campagne dans les comtés de l'Estrie. Néanmoins, on peut d'ores et déjà être assuré que les luttes seront vives et d'autant plus intéressantes à commenter pour nous les observateurs attentifs à la scène politique. J'ai hâte de partager cela avec vous chaque semaine...
Retour sur des chroniques anciennes
Dans cette chronique, je n'hésite jamais à faire preuve d'esprit critique envers celles et ceux qui ont le devoir de diriger nos destinées. Dans quelques chroniques, j'ai vivement critiqué le député de Saint-François et ministre de la Santé et des Services sociaux pour ne pas avoir de projet phare en matière de développement économique en matière de santé et pour sa prise de position sur la gouvernance à Sherbrooke. J'avais aussi déploré qu'il fût bien silencieux sur des dossiers régionaux comme l'aéroport de Sherbrooke.
Au profit de la vérité et des faits, je dois aujourd'hui dire que je suis fort heureux de constater que sur la question de la gouvernance, Rejean Hébert semble aujourd'hui prêt à respecter l'autonomie municipale, qu'il a travaillé et obtenu des fonds importants pour l'aéroport de Sherbrooke, qu'un projet sérieux semble se dessiner autour de notre centre de recherche sur le vieillissement et l'importante annonce du début de la semaine sur le magnésium à Asbestos. Il y a peut-être de la graine de ministre régional dans ce Rejean Hébert. À suivre...
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