Les campagnes électorales battent toujours leurs cours partout au Québec. Celle de Montréal est particulièrement palpitante alors que la candidate Valérie Plante mène une excellente campagne contre le maire sortant, Denis Coderre. À Québec, c'est sans surprise que le maire sortant Régis Labeaume trône au-dessus des autres dans les sondages.
Dans toutes les grandes villes du Québec, les luttes électorales sont vives et les enjeux liés au développement économique, à l'environnement et à la mobilité des personnes sont souvent les principaux défis à relever. Tour d'horizon sur une saison électorale municipale.
Les grandes villes du Québec
Ailleurs dans les grandes villes du Québec, il semble que le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque va remporter son pari de réélection. À Saguenay, la lutte est vive et plusieurs coups bas se sont donné entre les candidates et les candidats dans ce que nous pouvons qualifier d'ère de l'après-Jean la la Tremblay. À Gatineau, la lutte est vive aussi et les enjeux liés à celui des bibliothèques peuvent apparaître surprenants pour des gens loin de ce milieu. À Laval, il semble que le maire sortant, Marc Demers vogue vers une réélection pour un second mandat. À Longueuil, la lutte est intense entre Sylvie Parent et Josée Latendresse. Toutes les deux sont issues de l'ancien parti de madame Caroline Saint-Hilaire qui a tiré sa révérence en promettant sa neutralité. Elle a rompu cet engagement en prenant officiellement position pour Sylvie Parent. Je parierais un petit deux sur les chances de Latendresse, une femme dynamique avec un passé de consultante en développement économique qui pourrait trouver un écho favorable parmi la population de cette ville.
Chez nous à Sherbrooke, à la mairie
La campagne électorale à Sherbrooke ne semble pas susciter beaucoup d'intérêt. Il y a bien sûr les abonnés à la politique municipale qui se font entendre sur le site de Démocratie Sherbrooke où l'on peut retrouver beaucoup de partisans de madame Pigot et de Sherbrooke Citoyen ainsi que quelques adeptes de monsieur Lussier. Dans la population, il ne semble pas y avoir un grand intérêt pour l'actuelle campagne électorale. Peu de gens en parlent. Le débat intense contre les partis politiques à la faveur de candidats indépendants ne semble pas recevoir une grande écoute de la population. Le maire Bernard Sévigny qui se présente pour un troisième mandat sous la bannière du Renouveau Sherbrookois a une solide équipe de candidates et de candidats. Le programme présenté à la population sous la forme d'engagements électoraux formels rejoint pour la plupart les préoccupations des citoyennes et des citoyens.
Si la campagne du maire Sévigny ne suscite pas d'engouement de la part de la population, on ne peut pas dire non plus que l'on sent une vague de changement contre lui. Sur le fond, notre ville est plutôt bien gérée et nous tirons assez bien notre épingle du jeu sur le plan du développement économique et de l'emploi. Plus de 2000 emplois créés directement grâce à la stratégie des filières-clés mises en place après 2009. C'est pourquoi je suis d'avis que le maire sortant Bernard Sévigny mérite de se voir accorder un troisième mandat.
La meilleure alternative au maire Sévigny est à mes yeux la candidate de Sherbrooke Citoyen, madame Hélène Pigot. Ce parti propose des idées novatrices et souvent elles mériteraient d'être discutées et analysées. Les postulants de ce parti sont des jeunes qui apportent une touche de fraîcheur à la scène municipale. Bref, Sherbrooke Citoyen semble être l'alternative la plus sérieuse proposée à la population. C'est dommage que notre système politique ne puisse faire en sorte que cette femme agisse comme la cheffe d'une opposition structurée au lendemain de cette campagne. Les débats démocratiques de la communauté politique sherbrookoise en sortiraient grandis.
La campagne de monsieur Lussier semble manquer de profondeur et plusieurs de ses engagements comme celui concernant la création d'emplois à Sherbrooke apparaissent en porte à faux avec la réalité. C'est un candidat au discours populiste et aux solutions simplistes. Ce candidat ne connaît pas la politique municipale et cela transpire dans ses sorties publiques. Quant aux autres aspirants marginaux dans cette campagne, il y a peu à en dire.
Ailleurs dans les districts à Sherbrooke
Les luttes les plus intéressantes auront lieu dans les districts électoraux. Par exemple, celle opposant Annie Godbout à Bruno Vachon sera intéressante à suivre. De même, je suis curieux de voir quel sera le choix des électeurs dans les anciens districts de monsieur Jean-François Rouleau et d'Hélène Dauphinais. La lutte sera aussi intéressante dans le district de Pierre Tardif. Évelyne Beaudin s'y représente pour une deuxième fois, cette fois sous la bannière de Sherbrooke Citoyen. Nadia Choubane, une femme fortement intégrée au milieu économique et aux organismes communautaires s'y présente pour sa part sous la bannière du Renouveau Sherbrookois. Il sera aussi intéressant de noter la performance de l'organisateur politique Sébastien Aubé contre le conseiller sortant, Julien Lachance.
Cette année, Chantal L'Espérance fait face à une vive opposition de monsieur anti-Well inc., Éric La Chapelle et du candidat bien connu du Renouveau Sherbrookois, Sylvain Raby. Ce sera intéressant de voir l'issue dans ce district. Je voudrais dire un mot de mon district électoral où s'affrontent notamment deux conseillers sortants, Christine Ouellet et Marc Denault. Si l'on veut privilégier la jeunesse et les femmes, madame Ouellet devrait être favorisée. Néanmoins, je crois que l'implantation dans le quartier et l'expérience de monsieur Denault pourrait le favoriser. Chose certaine, on ne devrait pas donner plus d'importance qu'il n'en faut à l'hypothèse surréaliste que le terrain de golf cédera sa place à un développement immobilier. C'est peut-être un fantasme de certains promoteurs, mais ce n'est pas dans les plans de l'administration sortante. Une lutte à suivre.
Les villes en région
Des luttes passionnantes sont aussi à noter ailleurs dans la région de l'Estrie. Pensons à la mairie à Magog où la mairesse sortante, Vicky-May Hamm, devrait être réélue haut la main. Il y a aussi une intéressante campagne à Austin où le conseiller politique libéral Michel Morin cherche à se faire élire en tenant un discours dénonçant le développement immobilier qui a été conçu par le conseil sortant dirigé par Lisette Maillé. Notre attention est aussi captée par la lutte dans la petite municipalité de Potton autour du futur développement immobilier aux abords du mont Owl's Head, le maire sortant Louis Veillon fait face à son adversaire de la dernière campagne électorale qu'il avait battu par dix petites voix, Jacques Marcoux. Enfin, il sera intéressant de voir le sort qui sera réservé aux conseillers sortants de la municipalité de North Hatley avec pour toile de fond le projet controversé de développement immobilier aux abords du lac Massawippi. Le maire Michael Page favorable au projet de développement immobilier a été réélu par acclamation. De nombreuses autres luttes sont à surveiller aussi à East Angus et Weedon. Bref, une saison électorale occupée dans les municipalités et villes du Québec.
Voter...
Le plus important reste à faire. C'est le geste démocratique par excellence soit celui de se rendre à un bureau de scrutin et de poser le geste de mettre sa croix ou un signe distinctif au côté des noms de celles et de ceux qui sont à nos yeux dignes de confiance. Le vote par anticipation s'est déroulé dimanche dernier alors que le jour du scrutin aura lieu le dimanche 5 novembre. Que l'on gagne ou que l'on perde, toutes les personnes, tous les candidats, tous les organisateurs et tous les bénévoles devraient être fiers d'avoir participé à cet important exercice démocratique que constitue une élection municipale. À la fin du processus, nous devons en toute humilité poser la seule question qui importe : Mesdames, messieurs, votre vote?