À l'occasion du 50e anniversaire du Cégep de Sherbrooke, nous commémorons son histoire, son évolution, et partageons quelques anecdotes...
La création des cégeps : un changement arrivé juste à point
La période de la Révolution tranquille au Québec a suscité de nombreux changements sociaux et a mené à la formation d’une nouvelle identité québécoise dont font partie les cégeps. Comme le souligne Réjean Bergeron, ancien directeur des études du Cégep de Sherbrooke, maintenant retraité, la création des cégeps est venue répondre à un énorme besoin de nouveauté.
À la suite de la création du ministère de l’Éducation en 1964, une commission d’enquête a été demandée par le ministre de l’époque, Paul Gérin-Lajoie. Le Rapport Parent a finalement été déposé et a mené à la mise en place du réseau collégial du Québec en 1967. Dès lors, le système d’éducation change du tout au tout : « L’arrivée des cégeps a permis la démocratisation de l’éducation, le décloisonnement des métiers en plus de rassembler les garçons et les filles dans un même établissement d’enseignement », se rappelle monsieur Bergeron. Ce qui, à l’époque, était impensable est en fin de compte devenu réalité.
Les cégeps : des moteurs régionaux importants
Mis à part la démocratisation de l’enseignement, les cégeps ont fortement contribué à l’économie des régions et continuent à le faire : « Les cégeps sont importants pour les régions, ils rendent possible la formation d’étudiantes et d’étudiants en dehors des grands centres en plus d’être des employeurs importants », explique l’ex-directeur des études. Les cégeps facilitent aussi l’accès au marché du travail, car ils proposent non seulement des diplômes préuniversitaires, mais également des diplômes techniques qui préparent les diplômées et les diplômés à occuper un emploi dans leur domaine dès leur sortie du cégep.
Pour certaines régions, la seule salle de spectacle accessible est celle du cégep. Les cégeps ont donc un rôle culturel important qu’il ne faut pas négliger. Ils contribuent à l’épanouissement des populations : « Les cégeps ont été pensés pour former des citoyennes et des citoyens à part entière, d’où les cours de formation générale obligatoires, soit le français, l’anglais, la philosophie et l’éducation physique », précise Réjean Bergeron. Pour soutenir ce désir de formation globale, les frais d’inscription demeurent très bas et permettent aux étudiantes et aux étudiants d’explorer ce qui les passionne.
Photos d’archives - Le Cégep de Sherbrooke
Une merveille québécoise à préserver
La force du réseau collégial est telle que d’autres pays y voient un modèle à reproduire : « J’ai rencontré plusieurs personnes venant de pays étrangers intéressées à mettre en place un système d’éducation semblable chez eux », raconte monsieur Bergeron. Comme la santé et l’éducation constituent les deux principales clés pour une société en santé, il apparaît logique d’investir dans notre réseau collégial afin de le préserver et de participer à sa prospérité. Malheureusement, le financement est toujours un défi auquel font face les cégeps du Québec.
Heureusement, le Cégep de Sherbrooke peut compter sur l’appui et la générosité des Sherbrookois : « Chaque fois que le Cégep de Sherbrooke organise un évènement, les gens de la population de différents milieux sont présents. On sent très bien que le Cégep est important pour eux et qu’ils veulent contribuer à son développement », conclut Réjean Bergeron.