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Trump, une affaire de famille

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 2 septembre 2020

Avez-vous suivi la dernière convention républicaine ? Il est d'ailleurs curieux que les Québécois et les Canadiens accordent autant d'importance à la politique américaine. Il est vrai que nous entretenons des liens économiques et commerciaux substantiels avec notre voisin du sud. Cela justifie-t-il pour autant que l'on accorde une si grande importance à cet événement politique d'un pays étranger au nôtre ? C'est à croire que si nous avions le droit de voter, le taux de participation électorale serait plus élevé que celui de nos villes et villages.

Quoi qu'il en soit, l'élection américaine à la présidence sollicite notre attention. Ne nous privons pas alors de la commenter. Radioscopie d'un tissu de faussetés érigées en discours politique républicain.

Un spectacle télévisuel pour les heures de grande écoute

J'ai été un spectateur attentif à la convention républicaine tout au long des quatre jours de la semaine dernière où celle-ci s'est déployée aux heures de grande écoute américaine. J'ai suivi cette convention principalement sur les ondes de CNN et Fox News ainsi que de nos chaînes à nous RDI, LCN et leur équivalent au Canada anglais. Vous ne serez pas étonné que j'aie été happé par la différence de traitement entre CNN et Fox News. La guerre amorcée entre les rouges et les bleus sous fond d'un pays plus divisé que jamais se livre aussi par ces deux médias à l'heure de grande écoute.

De cette convention, il y a peu à dire si ce n'est que nous avons eu droit à une infopublicité républicaine qui mettait en vedette la réalité alternative de Donald Trump. Le contraste avec le même exercice fait par les démocrates la semaine précédente était on ne peut plus saisissant. Deux discours, deux Amériques. Dans ce genre d'événements, nous sommes habitués à y retrouver des discours aux accents partisans et de constater que les protagonistes en présence ne cherchent qu'à mettre en valeur leurs bons coups. C'est de bonne guerre. Sur le plan purement de la critique en matière de scénarisation et de réalisation, la convention républicaine a la meilleure note ne serait-ce à cause de la qualité du feu d'artifice de jeudi soir dernier et du caractère grandiose du lieu choisi pour le discours du président sortant. La Maison-Blanche étant un lieu magnifique chargé de significations pour le lancement d'une campagne présidentielle. La descente du grand escalier par Donald Trump accompagné de sa femme Melania était un grand, moment télévisuel. La bonne nouvelle c'est que désormais grâce à Donald Trump, tous les futurs candidats à la présidence cherchant à se faire réélire pourront compter sur ce lieu pour magnifier leur image. Ceux-ci diront merci à Trump d'avoir démocratisé en partisanerie ce lieu symbolique des États-Unis.

Si le spectacle a été réussi sur le plan de la forme, cela est moins vrai sur le plan du contenu.

Des discours surréalistes en temps de crise

D'abord, le discours qui a été tenu par les divers orateurs au cours de ces quatre longues journées a réuni ce qu'il y avait de pire aux États-Unis. On y a entendu les discours pro-vie, les discours concernant les armes à feu, la rhétorique contre les méchants gauchistes, les dénonciations des manifestations pacifiques, la mise en exergue de la violence des villes démocrates en faisant de ces derniers des complices des anarchistes, les discours quant à la sécurité et contre l'environnement, la démonisation de la Chine et de l'immigration. Bref, les thèmes chers à Donald Trump ont été amplement couverts et pour l'essentiel il les a repris dans son trop long discours de 62 minutes jeudi soir dernier.

La pandémie de la COVID-19, ce virus chinois nous dit Trump a été présenté comme chose du passé et on a insisté sur le fait que le président par son attitude a contribué à sauver des millions de vie notamment en interdisant les voyages avec la Chine et surtout par sa mobilisation des milieux de la santé qui vont trouver, foi de Trump, un vaccin efficace avant la fin de l'année. Heureusement pour lui que le vote est prévu pour le 3 novembre. Il n'y aura donc pas la preuve tangible de cette autre fausseté avant la tenue du scrutin. D'ailleurs, dans la foule présente dans les jardins de la Maison-Blanche estimée à plus d'un millier de personnes, on peinait à retrouver des gens arborant un couvre-visage. Un déni de réalité qui cadrait bien avec le discours voulant que la pandémie soit derrière et que le président Trump l'avait terrassée.

Enfin, on aurait remarqué que peu de républicains enracinés dans le parti depuis plusieurs décennies étaient présents. L'absence du seul président républicain encore vivant George W. Bush a été remarquée.

La réalité des faits alternatifs de Trump est devenue la réalité politique américaine

Le Washington Post qui a relevé toutes les faussetés contenues dans le discours du président jeudi soir n'a pas chômé. Ce n'est pas vrai que les États-Unis font davantage pour tester leur population que tous les pays d'Europe ensemble comme il est faux que le taux de décès attribués à la pandémie sont les plus faibles dans le monde. Les États-Unis arrivent au 11e rang sur 20.

Ce n'est pas vrai non plus que sous Trump, la communauté afro-américaine a eu droit à une avancée plus grande que sous tout autre président mis à part la présidence d'Abraham Lincoln qui a aboli l'esclavage. Les démocrates n'ont pas espionné la campagne électorale de Trump, mais le FBI s'est inquiété des relations de Michael Flynn avec l'URSS. D'ailleurs, ce dernier a été forcé de démissionner de son poste de conseiller à la sécurité nationale 24 jours après sa nomination pour ne pas avoir dit la vérité aux membres du Sénat lors de sa comparution pour obtenir ce poste. Il est aussi faux que Joe Biden est resté silencieux sur la violence des émeutiers. Biden a dénoncé la violence, mais il a dit comprendre pourquoi elle existait. Ce qui n'est pas la même chose. Faux aussi que Biden veuille cesser la production pétrolière, il veut que les États-Unis contribuent comme tous les pays du monde à la réduction des gaz à effet de serre. Je pourrais poursuivre longtemps, mais à quoi bon, ce président ment comme il respire et cela est avalisé par ses partisans et sa chaîne d'information Fox News. Parfois, les mots sont impuissants à combattre les faussetés et l'endoctrinement quasi religieux des partisans de Trump.

Vivement les élections...

Deux grands constats émergent de ces conventions politiques à la présidence américaine à quelques mois de l'élection. Le premier, c'est que l'Amérique n'a jamais été aussi divisée. Ce n'est pas nouveau, mais à chaque élection à la présidence, les candidats des deux partis s'efforçaient de rassembler les Américains, pas de les diviser. C'est ce qui distingue Trump de tous les autres candidats républicains avant lui.

Le second constat et cela n'est pas une bonne nouvelle pour celles et ceux qui croient à la démocratie, la défaite de Trump n'est pas obligatoirement synonyme de son départ de la présidence. Il est plausible que celui-ci cherche à se maintenir au pouvoir malgré une défaite électorale aux mains du démocrate Biden. Il a déjà commencé à préparer les esprits. On comprend difficilement qu'une grande démocratie comme celle de nos voisins américains soit aussi près d'une nouvelle forme de dictature. Pour Trump, défendre l'Amérique contre les communistes est une mission. La politique pour Trump c'est une affaire de famille...


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