Ça s'est
passé l'autre jour. Ça aurait pu être n'importe lequel tellement l'anecdote
appartient au quotidien!
En
marchant près d'un service de commandes à l'automne à l'auto d'un site de
restauration rapide, j'entends la caissière s'exprimer ainsi :
« Bonjour, mon nom est Katie, bienvenue chez (...), puis-je prendre votre
commande? »
Bien que
visiblement apprise et livrée rapidement, la phrase n'en demeure pas moins très
correcte.
C'est la
réponse qui m'a surpris un peu : « Ouin, m'a t'prendre, euh....
Un... »
Quelque
chose me turlupinait dans tout ça. Et je me suis mis à observer un peu plus
autour.
Les
échanges avec les membres du personnel d'un commerce, tout comme les échanges
de courriels et de textos auxquels on participe à cœur de jour méritent un peu
de notre attention, il me semble.
Je sais,
nous sommes pressés. Pressés dans le temps, tout le temps. Je sais, je
sais.
Mais
combien valent réellement quelques secondes à la fin de notre journée? Vous me
direz que ça dépend du nombre de secondes dont on parle, donc, du nombre
d'interactions qu'on fait dans une journée!
Le
calcul se défend.
Et il y
a fort à parier que, pour que ceci justifie cela, vous finiriez par me
dire : « Tout ça vient amputer la somme totale de mon temps
disponible et me prive de temps de qualité avec mes proches à la fin de la
journée! »
Le
calcul, subitement, tient beaucoup moins la route.
D'abord,
rien ne démontre qu'il y aura un gain, à la fin. Puis, je vous mets au défi
d'ajouter des éléments de politesse élémentaire, des salutations toutes
courtes, mais souriantes, des échanges de regard quand on accepte une commande,
des souhaits de bonne journée servis aussi avec un sourire, des petits mots
polis au début à la fin des courriels et textos, etc. Je suis d'avis que
quiconque relève ce défi sera mieux disposé à bien profiter de ce « temps
de qualité » avec ses proches à la fin de la journée.
« Demandé
de même...! »
Quand on
terminait une demande qu'on lui adressait avec un « s'il-te-plaît »
bien senti, ma mère avait cette habitude de répéter : « Demandé comme
ça, c'est plus difficile de dire non! »
Ça m'est
resté.
Et oui,
j'appartiens à une génération plus vieille. Celle, donc, qui a souvent tort. Et
ce n'est pas une innovation, les plus jeunes trouvent toujours que les plus
vieux ont tort. C'est comme ça depuis des générations. Et vous savez quoi?
Depuis des générations, aussi, les jeunes finissent par devenir les vieux des
jeunes qui les suivent!
Je sais
aussi que plusieurs plaident pour l'abolition des formules de politesse, au nom
de la rapidité des communications ou du fait que ça ampute trop de temps à une
journée déjà trop courte.
Pas moi.
Je me
dis que les petits mots de politesse et l'attitude qu'on adopte pour demander
quelque chose à quelqu'un deviennent autant de points de contact avec un autre
être humain. Je me dis aussi qu'ils amènent une qualité à ces contacts qui
meublent notre journée. Ils viennent même prédisposer un meilleur service et
sont autant de sources de petits moments heureux qui s'accumulent pour notre
mieux-être.
En
prime, surtout dans les conversations de type texto, ça contribue à éliminer
les interprétations par rapport au ton qu'on prête à celle ou celui qui écrit.
Mais je
sais bien que j'entendrai plusieurs : « Pas le temps de gosser avec
ça! » Ou encore : « Je veux pas entrer en contact, sibole,
j'veux juste un café! »
Je me
dis que, tout bêtement, on se prive peut-être de beaucoup de petits moments de
qualité pour accumuler plus de temps de qualité avec nos proches.
Je
questionne l'équation, simplement.
Merci de
m'avoir lu et bonne journée!
Clin
d'œil de la semaine
S'il-te plaît
et merci sont des formules de politesse qui deviennent des formules de
polissage de relations entre les humains!