La semaine
avant Noël est généralement plus tranquille dans les bureaux. Lentement, on
décompresse, on classe les dossiers. Les chantiers de construction réduisent
les entraves et ferment des sites. Avant de partir pour les congés, on s'assure
que les commandes soient passées pour le retour en début 2024. On se dit :
« On va commencer ça comment, cette nouvelle année-là? »
Pour les
commerces de détail, ateliers de coiffure, traiteurs, pâtisseries, chocolateries
et compagnie, la question arrivera plus tard! Après le jour de l'An.
Pour le
moment, ces derniers se demandent plutôt : « Comment on finit ça,
cette année-là? »
Et c'est la
question que je me pose présentement. Pour nous, notre communauté, notre
société.
Notre
situation globale est précaire. Vraiment.
L'accès à la
nourriture, au logement, aux services de santé, voilà des enjeux de base. Et on
ne fait pas dans le superflu en parlant de ces enjeux.
Je ne crie
pas au loup, je constate simplement que nous marchons collectivement sur un fil
de fer très inconfortable. Ça peut chavirer, une société, vous savez!
Alors, on
finit ça comment, cette année-là?
Je pense aux
employés de l'État qui sont négociation et/ou en grève plus ou moins générale.
« Crissez-leur
une loi spéciale qu'on passe à autre chose, chus tanné! », ai-je entendu
la semaine dernière.
Vous avez
quoi? Autant je désapprouve, autant je comprends le ras-le-bol de chacun.
Ça fait des
décennies qu'on ne bâtit un modèle imposé par en haut, au gré des façons de
concevoir des gouvernements. Et dans les 4 dernières décennies, tous les
gouvernements ont agi de la même manière : être réélu comme priorité
prioritaire; les indicateurs monétaires comme seule boussole; application
de règles de gestion répondant à des critères généralement reconnus en grande
entreprise.
L'empathie
s'invite-t-elle quelque part?
Pas tant.
Des indicateurs d'empathie, ça représente une dépense dans l'esprit comptable.
L'empathie,
c'est la capacité de comprendre l'autre.
Là, on ne
cherche pas à comprendre. On cherche à redéfinir le cadre administratif et on
force pour que tout entre à l'intérieur. Et quand on réalise que ça ne va pas,
on réforme le cadre.
L'empathie,
ce n'est pas la négation du système économique en place.
C'est placer
ses priorités selon des critères nouveaux.
Comme se
poser cette simple question : comment une jeunesse plus anxieuse que
jamais arrivera à trouver sa place et son petit bonheur dans le contexte de
notre société?
La
lumière qui finit par passer
Les grèves
dans les écoles, ça gosse vraiment, je sais. Ça chamboule, ça bouleverse.
Mais je vois
de la lumière dans les petits gestes qui impliquent la solidarité et qui ont
été relayés sur les médias sociaux. Des salles de conférence d'entreprises qui
deviennent des espaces improvisés de service de garde. Des employés de ces
entreprises qui se relaient pour faire des bouts d'animation. Pour jouer
dehors. Des sourires à pleines photos.
Vous savez
quoi? Ces petits rayons de lumière me procurent une forme d'espoir : les
enfants qui ont vécu ces moments auront été témoins des appels et des
discussions de leurs parents et, peut-être, saisiront-ils que quand on se serre
les coudes, on peut franchir bien des obstacles.
Ce pourrait
être la plus riche avancée de ce type de conflit!
Parce ce que
même si on ne sait pas trop comment on va finir ça, cette année-là, il faut
garder un minimum d'espoir et d'énergie pour se demander comment on va on va
commencer ça, cette année 2024-là?
Et il faudra
mettre la solidarité et l'empathie à l'ordre du jour. On n'est pas l
Pas du tout.
Il faut revoir
nos manières.
On n'a pas à
tout défaire. On n'a qu'à faire autrement. En impliquant vraiment les gens
concernés.
Le couvercle
sur une marmite qui surchauffe ne tiendra pas bien longtemps, je le crains...
Clin d'œil
de la semaine
Je me suis
pris à fredonner, cette semaine, une variante de l'air classique de Noël :
« Petit papa Legault, quand tu descendras du ciel... »