C'était en début de semaine. Les analystes financiers attendaient les commentaires du Gouverneur de la Banque du Canada. Si l'essence de son propos annonçait une hausse imminente, voilà que le coût de l'essence nous envoyait un message net : tout ce qui utilise du pétrole pour sa fabrication ou son transport va bientôt faire un bon majeur.
Évidemment, mon taux d'intérêt pour les deux manchettes était présent...
Et honnêtement, tout ça ne me laisse pas indifférent. Ça me met en maudit d'entendre les explications niaises des pétrolières sur leurs hausses du prix à la pompe. Si la moitié de ce qu'ils disent était vrai, on n'aurait pas vécu la situation suivante en fin de semaine : l'essence à 1,24 $ à Sherbrooke, 1,34 $ à Laval et 1,18 $ dans les Laurentides. C'est quoi, l'impact Moubarack est moins important à Chénéville qu'à Laval? Une foutue foutaise qui me lève le cœur.
La triste réalité, c'est que la course aux profits tend à se cacher derrière toutes sortes de raisons qui ne tiennent pas la route. Et les grossistes misent sur la courte mémoire collective des consommateurs contemporains. Et ils ont raison!. La colère passée, on oublie tout et on recommence...
Comme il y a du pétrole partout, tout augmente. Et quand le prix à la pompe descend un brin, tout le reste demeure au même niveau. Pourtant, vous dites-vous, mon 2 litres de jus est le même prix qu'avant! Regardez-y à deux fois, plusieurs compagnies ont réduit leur 2 litres à un emballage de 1,75 litre. Mais vous avez raison, le prix n'a pas bougé.
Toute cette connerie soulève des élans de colère en moi.
De quoi gâcher le temps qui passe déjà bien trop vite!
C'est là que j'arrête tout et regarde les choses autrement...
Je me dis que je viens de vivre une semaine exceptionnelle. Vraiment. J'ai fait une randonnée de raquette avec mon grand frère (et la famille) avant de souligner son anniversaire. On a souhaité la bienvenue au petit Éliot dans notre monde. J'ai vu la mythique pièce Broue avec mes deux fils, la prestation sur scène étant précédée d'une prestation à la Taverne Alexandre (concept jusqu'au bout...). Et je rentre, au moment d'écrire ces lignes, d'un week-end de trois jours chez des amis qui nous sont très chers... Demander encore plus d'une semaine frise l'exagération!
En regardant tout ça, je me dis deux choses : il faut que je garde un intérêt pour les situations qui prévalent dans le secteur de la consommation et des affaires publiques, ne serait-ce que pour ne pas avoir l'impression de complètement baisser les bras. Mais je me dis aussi que cet intérêt important ne doit pas éclipser ce qui est dans ma liste des choses essentielles. Tout est donc relatif au taux de notre intérêt pour les choses.
J'entends m'assurer de conserver très haut mon taux d'intérêt pour les petits bonheurs qui s'intègrent dans cette course folle d'une société de consommation ratoureuse et voleuse.
Clin d'œil de la semaine
Je me sers d'une expression que j'ai entendue cette semaine pour la première fois et que j'adapte :
« Le coût de l'essence à la pompe, c'est tannant comme un bas qui baisse... »