On s'enorgueillit de vivre dans un système démocratique. Le meilleur système qui soit, se surprend-on souvent à dire. Et on a raison.
Et pourtant...
Il semble que, depuis quelques décennies, nous ne savons plus comment il faut faire. Au nom de la rapidité de la vie quotidienne et de notre volonté à réussir personnellement notre vie, nous avons négligé notre démocratie.
Pendant ce temps, les politiciens ont bien compris ce qu'il fallait faire pour être réélus. Ils savent qu'ils peuvent dire à peu près n'importe quoi, ce n'est pas grave. Deux facteurs jouent en leur faveur. D'abord, le citoyen veut la paix. La paix personnelle et la paix sociale. Alors, les politiciens achètent la paix! Puis, il y a cette mémoire collective qui n'existe plus. On peut faire les pires âneries, le peuple n'a pas de mémoire.
Le printemps érable a un an. Et rien ne nous dit que les érables ne couleront pas à nouveau cette année. Alors que le gouvernement de Jean Charest avait complètement échappé les rennes dans ce conflit, le gouvernement de Pauline Marois patauge dans la choucroute dans l'organisation du Sommet sur l'éducation supérieure. Et ce sont les sbires qui avaient tout échappé qui reprochent le plus de trucs à Madame Marois... Allez croire en ces gens, après...
Le problème, c'est qu'on ne semble plus savoir comment faire pour faire avancer notre société dans un cadre démocratique.
Je voyais venir le Sommet avec une bonne dose d'espoir. Mais la structure même de l'exercice l'affaiblit. Nous sommes en train de rater un grand rendez-vous qui aurait pu être déterminant. Il fallait mettre sur la table toutes les options. C'était nécessaire. On aurait pu, ainsi, connaître les arguments et se questionner sur les priorités qu'on souhaite mettre en place. En lieu et place, on fait comme d'habitude : on écrit le procès verbal avant la réunion... Cela dit, il fallait que toutes les associations étudiantes s'inscrivent au Sommet. Quitte à dénoncer après. Dans l'apprentissage de la démocratie, la règle numéro 1 est de répondre présent.
Il n'y a qu'une façon de bien faire les choses en démocratie : il faut se donner le temps d'établir des priorités, d'en discuter, puis de proposer des solutions. Ce qu'on voit, c'est tout le contraire. On propose les solutions et on parle du problème en fonction de ces solutions. Tout ça devient stérile. C'est comme si on avait perdu la recette pour vivre en démocratie. Et pourtant, ce n'est pas sorcier. Pas sorcier, mais engageant!
Le grand défi? Intéresser un électeur qui s'est désintéressé à la chose publique et qui ne se réveille que lorsqu'il est personnellement dérangé pas une décision. Il faut aussi défaire cette idée qu'un tel ou une telle a les solutions. La démocratie n'est pas de la magie. Réalisons que nous n'avons pas qu'un problème avec le dossier étudiant. L'héritage des trente dernières années pèse lourd! Croire qu'en votant pour un ou l'autre, tout se réparera sans qu'on ne s'aperçoive de quoi que ce soit, c'est rêver en couleurs!
On en a du chemin à faire! Et ce chemin ne sera pas toujours pavé...
Clin d'œil de la semaine
Quand la boucane blanche sortira de la cheminée du Sommet, on aura un nouveau pacte...